La baie de Matavai

Soudain, le vieux Tahitien tire l’autre contre lui. « Regarde qui arrive, dit-il à voix basse. Portés sur le dos de leurs serviteurs, le jeune Tu et son épouse Tetua avancent sur la plage. Les personnes qui les entourent sont torse nu. Le ari'i de Pare, Pomare, les accompagne. - Dès la naissance de son fils, Pomare lui a laissé son nom et les privilèges de ari'i . Le grand-père Teu est là aussi. - Pourquoi sont-ils ainsi portés à dos d’homme ? - Pour éviter le tapu . Car si un ari'i touche le sol, cette terre devient interdite. Plus personne ne peut passer par le même chemin sans enfreindre le tapu. » James Wilson, le capitaine du Duff arrive maintenant en compagnie du chef Paita, maître des lieux. Le tahu'a Ha’amanemane les reçoit en compagnie de l’interprète Peter, le Suédois. Le jeune chef et sa compagne prennent le capitaine par la main. Ils l’exa- minent très attentivement ainsi que les autres missionnaires. La jeune femme ouvre la chemise d’un missionnaire. Pense-t-elle qu’il cache quelque chose sous sa chemise ? Et sous les longues robes portées par les femmes blanches ? Que peuvent-elles bien cacher ? Elle observe la poitrine et les bras du missionnaire et semble surprise par le contraste des veines bleues avec la peau blanche… … Le capitaine Wilson exprime le désir des missionnaires de vivre parmi eux et de leur apprendre des choses bonnes et utiles. Ces peretäne demandent un terrain pour s’installer, une terre avec des arbres à pain et des cocotiers pour se nourrir et construire des maisons. Le jeune Tu ne semble pas comprendre la totalité du message. Mais il dit que la maison de Bligh est à eux. C’est comme cela quand nous accueillons des étrangers. Nous les recevons comme s’ils faisaient partie de la famille. Nous leur donnons ce que nous avons. 19

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