La plume bleue du bonheur en Océanie

2 II l était une fois, dans une forêt de la côte Est de l’Australie, un oiseau très affairé : il construisait son nid. C’était dans cette même magnifique forêt humide d’eucalyp- tus, qu’il était déjà venu il y a deux ans. Depuis le lever du jour, inlassablement, l’oiseau s’activait. Il devait en effet réparer son ancien «nid-berceau». Il n’était pas un oiseau ordinaire. C’était l’oiseau satin ou oiseau-jardinier de la famille des oiseaux à berceau. Comme eux, il construisait un nid qu’on appelle des «arènes» ou «ber- ceau». Son nid, qui lui permettait surtout d’attirer sa femelle, devait être d’une beauté incomparable. Il avait commencé à «jardiner» dès l’aube. Patiemment, il récoltait des objets. Il ne pouvait décorer son berceau qu’avec des objets de couleur bleue, et, au besoin, il les peignait lui-même en bleu avec un petit morceau de bois et de la peinture qu’il fabriquait avec sa salive, des baies bleues et du charbon de bois. Si sa femelle, de son côté, se contentait d’un petit nid très simple, celui qu’il construisait devait être le plus beau des nids- berceaux. Et c’est en raison de cette nécessité absolue, qu’il en avait commencé la décoration en se dépouillant de quelques-unes de ses belles plumes bleues et noires.

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