La résisitance polynésienne de 1940 à 1946

6 Avant l’annonce du thème du concours, en septembre dernier, j’avais annoncé aux élèves que cette année nous travaillerions sur le thème de la mémoire, avec pour objectif de retrouver le plus de descendants possible des 300 volontaires et de les interroger sur la transmission de l’histoire personnelle de chacun. Ce projet doit déboucher sur la création d’un calendrier 2011, en collaboration avec la professeure d’arts appliqués. Pour cette partie, nous en sommes encore à la phase d’exploration, les élèves ayant maintenant le temps de contacter l’ensemble des personnes que nous avons répertoriées. Participer au Concours National de la Résistance, compte tenu de son thème, est apparu comme une évidence. Nous nous sommes interrogés sur la façon de procéder, n’ayant aucune idée. Puis, là encore, le projet a pris corps. Nous avons fait le choix d’adopter une vision polynésienne pour plusieurs raisons : - le désir en tant qu’enseignante de placer les élèves en situation d’acteurs : ils allaient, le temps d’un sujet, devenir historiens ; ambitieux mais exaltant, - les lieux, la Polynésie, pour les élèves comme pour les enseignants, tout était à découvrir. Il nous semblait que la classe pouvait apporter un véritable éclairage au thème. Le thème a pris de l’ampleur, et a nécessité du temps, une année plus exactement. La Seconde Guerre mondiale en Polynésie a pris fin un jour de Mai 1946, jour tant attendu où les enfants partis en 1941 défendre la nation sont enfin rentrés au Fenua. C’est ainsi que la Polynésie est entrée en résistance. Les élèves ont effectué des recherches historiques aux Archives de Tipaerui à Papeete. Ils ont photographié des masses de documents, les ont triés puis organisés. Enfin, ils les ont recoupés, et se sont interrogés... Il fallait, à partir des documents d’archives, reconstituer l’impact de l’appel du Général de Gaulle en Polynésie. Comment donner du sens à des documents, pour certains difficilement exploitables car très abîmés ou flous (plusieurs carbones) et feuilles de papier si fines qu’elles sont transparentes et que le désir d’économiser le papier fait qu’elles sont utilisées en recto verso. Dans le même temps, nous avons recherché des témoins qui auraient pu nous raconter leur parcours. Nous avons rencontré deux anciens combattants du Bataillon du Pacifique : Henri Didelot et John Martin. Maxime Aubry, quartier-maître fusilier sur le Chevreuil, qui a raconté en tahitien l’ambiance sur le navire, ainsi que les combats marquants. Les élèves nous en ont traduit l’essentiel. Puis nous avons rencontré Marcel Bauer et Irénée Cordonnier qui chacun écrit une page de l’histoire. Ils nous ont reçus et nous ont donné ce que nous demandions, nous les en remercions vivement… L’étape suivante a consisté à compléter les interrogations que les Archives laissaient. Les élèves n’ont pas résolu toutes les énigmes, néanmoins, au terme de ce dossier, il est manifeste qu’ils se sont appropriés une page de leur histoire. L’échéance se rapprochant, le temps de la conclusion aussi, il a fallu interrompre les interviews, les nouvelles rencontres, en sachant que certaines mises au point ne seront pas effectuées, du moins pas pour ce projet. Nous adressons de grands remerciements à tous les interlocuteurs qui, très gentiment, se sont rendus disponibles pour répondre à nos questions. Le grand regret est de ne pas avoir davantage de temps pour approfondir tous les témoignages qui se présentent désormais à nous, après un temps de silence. Pour autant, le projet se poursuit sous une autre forme, plus littéraire cette fois-ci. Madame Sylvie CAU, professeure de Lettres-Histoire Géographie Présentation du dossier

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