MAUX contre MOTS
103 De nos jours, cet homme qui s’avançait, en costard comme tant de personne, sur un des trottoirs de l’avenue de la défense, s’appelle Arthur, il ne le sait pas encore mais, dans quelques temps, un événement viendra troubler son existence monotone. Il était comptable dans un de ces grands gratte-ciel de La Défense, à Paris. 2500 euros par mois étaient, pour lui, un salaire convenable. Il n’était pas superstitieux, enfin, rien qu’un peu. Nous le sommes tous plus ou moins, à notre manière, les événements que l’on a rencontrés dans notre vie nous ont influencés. Mais, revenons à cet homme, pour lui, tout était explicable, par des explications rationnelles. Les témoins d’apparition surnaturelle étaient pour lui, soient des fous, soient des drogués, des gens qui voulaient faire le buzz, en racontant qu’un ovni avait survolé leur jardin, une nuit. Son patron, un homme d’un certain âge qu’il aimait comme son père qui était mort lors d’un accident de voiture percutée par un de ces taxis prêts à tout pour leurs pourboires. Il est vrai que le chauffeur avait bu plus que de raison, ce soir-là, et faisait tout pour le cacher à ses clients. Son patron était une personne d’assez petite taille qui aimait garder sa barbe blanche, à longueur de journée, sans jamais la raser. Cette même personne qui n’avait jamais connu son fils parce qu’il était mort d’overdose le soir d’un vendredi, avait déjà invité Arthur chez lui. Cet homme était grand, aux cheveux bruns et aux yeux verts, le portrait craché de son fils qu’il n’avait jamais vu grandir, pensait-il, à chaque fois qu’il le voyait. Arthur n’avait plus que sa mère, une dame qui avait connu la Seconde Guerre mon- diale. Elle était née le 4 avril 1942, dans une des seules demeures qui était restée debout, après le bombardement des Alliés. LES SOUVENIRS OUBLIÉS COLLÈGE DU SACRÉ-COEUR
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