MAUX contre MOTS

86 Nous avons coupé à travers champ, la pluie semblait ne jamais pouvoir s’arrêter. Alors que nous arrivions devant la maison, il y eu un éclair et, ultime preuve que nous étions dans un cauchemar éveillé, devant nous, une maison qui n’était pas la nôtre… Nous étions frigorifiés, épuisés, perdus. Quand nous aperçûmes la porte de cette maison entrouverte, nous n’avons pas hésité une seconde. Le plancher était sale, les lattes grinçaient. Sur la droite, un escalier, silen- cieusement, nous y sommes montés puis avons exploré l’étage. Soudain, j’entendis des voix qui provenaient de la porte : - Tu as entendu parler de « l’opération Neptune » ? - Vaguement. Immédiatement, je suis allée avertir les autres. - Tu les as entendu parler ? demanda Antoine. - Oui, ils parlaient de l’opération Neptune ou quelque chose comme ça. - Mais c’est quoi cet endroit de fous ? questionna Moana. - La question n’est pas où mais quand. Je ne sais pas comment mais, quand Erell a touché la croix, nous sommes revenus en 1944… L’opération Neptune, c’est le débarquement… Il nous fallut quelques instants pour digérer ce qu’Antoine venait de nous dire mais cette phrase expliquait, à elle seule, toutes les choses étranges qui nous arrivaient. Puis, j’entendis comme un grincement et j’aperçus dans le miroir, au fond du couloir, des yeux verts briller derrière les escaliers. J’eus juste le temps de crier avant d’entendre une détonation… Instantanément, les hommes que j’avais entendu parler, sortirent de la chambre. L’assaillant se tourna vers eux et je vis, là, la seule chance de nous échapper. J’attrapais Erell et nous descendîmes. Brutalement, nous avons entendu deux coups de feu et nous nous arrêtâmes. Soudain, nous entendîmes des pas. Plus le temps d’attendre, il fallait partir. Nous sommes sortis, je ne me souvenais pas avoir couru aussi vite de toute ma vie.

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