NA MAEHAA NO FAAA

TRADUCTION 23 Page 2 Jadis, le renom de l’île de Tahiti Nui allait jusqu’aux îles sous le vent, et plus précisément, jusqu’à l’île de Havai’i ( Ra’iätea de nos jours). Il se disait alors que la rosée de Ta- hiti était vraiment glaciale. Deux frères originaires de Raromata’i, les jumeaux Tü et Äta , décidèrent d’aller vérifier par eux-mêmes la véracité des faits. Page 5 Ils entreprirent donc un voyage vers Tahiti, naviguant à bord de leur pirogue sur le sombre océan, le grand océan Pacifique. Page 7 Avant d’accoster sur l’île de Tahiti, ils en firent le tour en passant par Te Oropa’a, Teva i Uta, Teva i Tai, Teaharoa, Haururu, Mähina , Te Poriönu’u jusqu’à Tefana i Ahura’i. Ils entrèrent par la passe de Veo et firent escale à Fanatea vers la pointe Tata’a, lieu d’envol des âmes des défunts. Page 8 Ils amarrèrent leur pirogue sur la plage de sable de Fanatea et se mirent alors à gravir la colline. Ils chemi- nèrent ainsi jusqu’au fond de la vallée de Piafau, avant de s’aventurer dans la montagne. Page 10 Ils arrivèrent au lieu-dit Teroma qui surplombait, d’un côté, une rivière et le marae Te’apata érigé sur la terre portant le même nom, et de l’autre côté, la terre de Momea. Page 12 D’après les anciens, ce marae , orienté vers l’ouest, avait été construit sur la colline par les frères jumeaux et ressemblait beaucoup à une pirogue double. Les jumeaux y séjournèrent longtemps et baptisèrent du nom de Tapiöi le sommet le plus haut de ce lieu, sûrement pour se remémorer leur montagne d’origine. Page 15 Plus tard, ils prirent la direction du plateau de Hauiti, en quête de cette rosée glaciale. Page 17 À la tombée du jour, ils décidèrent d’installer leur campe- ment pour y passer la nuit. La nuit venue, la rosée glaciale de Oromata’i vint per- turber leur sommeil. Ils commencèrent à grelotter de froid. Ils se recroquevillèrent et se serrèrent l’un contre l’autre pour essayer de se réchauffer, mais rien n’y faisait : le froid devenait de plus en plus insupportable. Page 18 L’un des jumeaux eut alors l’idée d’organiser un jeu de lutte pour s’échauffer et ils commencèrent à se battre… Tout se passait bien au début, mais un coup en amenant un autre, le jeu devint de plus en plus agressif et se trans- forma alors en un véritable combat. Cette arène fut nommée Hauiti. Le lieu, où les frères rou- lèrent sur les gravillons, reçut le nom de Tua’iri’iri (rouler par terre). L’endroit, où ils couraient de long en large, fut nommé Te Horohoro (la course). La place, où l’un des jumeaux reçut un coup à l’œil, fut appelée Mata’ere’ere (œil au beurre noir). Ces appellations sont encore usitées de nos jours. Page 21 Finalement, les jumeaux luttèrent à mort et s’entretuèrent dans la vallée de Ata’aroa. Les corps décomposés se répandirent dans la rivière. Lorsque les habitants de Tefana sentirent l’odeur pestilen- tielle provenant de la rivière, ils comprirent que les deux guerriers de Raromata’i avaient trépassé. La rivière fut d’abord surnommée Vaihau’a (eau nauséabonde), plus tard elle fut appelée Papehau’a. Hauiti est donc devenu le symbole du deuil pour le tout Tefana. Quant aux âmes des jumeaux, elles se sont envolées vers la pointe Tata’a et, de là, elles sont retournées à Havai’i leur point de départ, aux îles sous le vent, puis dans le Pö en direction de Rohotu No’ano’a (le Paradis aux effluves suaves). La légende des jumeaux de Faa’a

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