TE A'AI O NONA

19 Te 'ā'ai o Nona Māhina était le district, Māhina au sable noir, Teoneahui Ha'avai, Māhina à la petite fougère de maire. Nona était une une belle femme, Nona la mère, Nona de noble lignée. Hina était la fille, Hina la fleur odorante, Hina la fleur blanche de la Lune. Elles vivaient dans une grotte à Tahara'a, le déclin du soleil. Nona y guettait les personnes pour les tuer et les dévorer. Cette femme ainsi fut appelée : Nona l’ogresse. Nona la féroce. Nona aux longues dents. Mais à une lune (on comptait autrefois en lune, pas en jour), Hina rencontra un jeune homme, Mono'ihere i Vaipi'ihoro (Mono'ihere à la source de Vaipi'ihoro) et l’amour naquit entre eux. Et lorsque la mère allait pêcher au récif de Matavai, elle se précipitait à Orofara. Face à une paroi rocheuse, elle déclamait alors ces paroles magiques. - Mono'ihere est l’homme. Hina, la femme. Mono'ihere lui répondait : - Où se trouve Nona, tamère aux longues dents? - Nona est sur le long récif, sur le court récif pêcher pour toi et moi. Paroi de la falaise, ouvre-toi ! A ce moment là, la paroi s’ouvrit. Hina entra dans la grotte pour rencontrer en cachette Mono’ihere… Cependant, la mère se rendit compte que la nourriture disparaissait. Elle surveilla alors sa fille. Elle grimpa à un arbre. Elle entendit et apprit par coeur les paroles magiques de Hina devant ce rocher… A la lune suivante, Mono'ihere attendait Hina dans la grotte. Il entendit une voix. - Mono'ihere est l’homme. Hina, la femme. Mono'ihere sursauta. Il dit : - Tu n’es pas Hina ! Tu es Nona ! Nona aux longues dents ! La cruelle femme lui répondit : - Ô paroi de la falaise, ouvre-toi ! La paroi s’ouvrit. Nona entra dans la grotte. Elle tua et elle dévora Mono'ihere. Le soleil s’était incliné au Tahara'a. La femme féroce rentra à la grotte rocheuse de la falaise. Le corps de Hina s’étendait sur le lit. Alors la mère se lamenta : Ô la douleur en mon ventre ! La mère dévorera-t-elle son enfant ? Auē ! Elle mordit ce cou. Ces dents se brisèrent, ce n’était pas une tête, mais une noix de coco. Ce n’était pas un corps, mais un tronc de bananier. La cruelle femme fut prise d’une colère terrible. Elle hurla : Hina, Hina ! Où es-tu ? Pas de réponse, la fille s’était enfuie. Lamère chercha sa fille commeun requin féroce dans le lagon. Elle arriva à la pointe deTefauroa. (pointe Vénus) Hina se cachait derrière le guerrier Noa. Nona demanda à Noa : - Cher Noa, ne retiens pas Hina, tu mourras sous les longues dents! - Nona, saute. Mes mains briseront tes dents ! Nona sauta. Elle mordit. Elle lacéra. Le cou fut entamé. La poitrine trouée. Le sang du héros Noa coula. Il ne recula pas. Noa se saisit des cheveux de la féroce femme… Il la tira vers le bas. Il frappa la tête sur une pierre. Une première fois ! Une seconde fois… Le sable noir de la pointe rougit. L’ogresse Nona est morte… Quelques lunes plus tard, Sous le regard de Hina Te Marama (Hina la Lune) L’amour a fleuri entre Hina et Noa. C’etait une fleur magnifique.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzgwOTcw