TEMATA - Petite danseuse tahitienne

À peine arrivée en Chine, toute la troupe se dirige vers l’hôtel pour quelques heures de repos. Généralement les danseurs ne visitent le pays d’accueil qu’après le spectacle. Les répétitions commencent aussitôt. Sous l’œil attentif de Ari’i, les danseurs répètent les chorégra- phies. L’ensemble est à la fois solennel et humble. Les beaux costumes de scène, en effet, ne sont pas portés lors des répétitions. Enfin, voici le spectacle tant attendu. Temata, souriante, s’avance la première sur l’immense scène, suivie par tous les danseurs. Elle se tient bien droite et sa haute coiffe la grandit, lui donnant un port de tête majestueux. Avec assurance, elle alterne les danses lentes ‘ aparima et les danses rapides tämürë . Sans crainte, elle exécute devant ce public étranger, souriant et attentif, la gestuelle qui valorise son corps, qui favorise la grâce : ce sont les varu , tämau , teki varu , fa’arapu …, toutes sortes de pas travaillés avec « les grandes », ses cousines ou les danseuses adultes du groupe. Elle sait que les spectateurs ne voient pas bien les détails de son costume, de sa coiffe ou de sa ceinture, mais c’est avec beaucoup de minutie qu’elle a patiemment cousu tous les minuscules et nombreux coquillages, les plumes et les fibres végétales qui font la richesse et la beauté de sa tenue ; elle ne doute pas de leur solidité et danse sans honte ni crainte.

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