te-tere-o-te-tupuna

page 2. «Mon fils, tu es songeur. Que se passe-t-il ? - Non, je me demande pourquoi tout ce remue-menage. - Nous préparons un très long voyage. - Mais pourquoi ? - Nous sommes devenus trop nombreux et nous manquons de terre. - Où allons-nous ? -Nous partons sur le vaste océan... page 4. - Et que fait le prêtre sur la plage ? - La pirogue est prête. Il invoque le dieu de la mer et procède à la cérémonie de la mise à l’eau. Il baptise la pirogue du nom de Tereaumoana. Tereaumoana i te ao Tereaumoana i te po Tereaumoana i te fenua atea... C'est la coutume de notre peuple. page 6. - Grand-père, quand allons-nous partir ? - Pas avant que les vivres, l'eau et le matériel n'aient été embarqués. - Qu'allons-nous emporter ? - Du taro, du 'uru, des cocos, des bananes, des châtaignes, des fara, des ignames. Nous prendrons aussi des calebasses d'eau et du matériel comme les cordages, les herminettes, les haches, ...» page 8. Ça y est, tout est prêt. Les gens sont à bord. La voile est hissée et l’ancre est levée. Alors l’enfant dit’ à son grand-père : «Grand-père, quelle direction as-tu choisie ? - Il nous faut garder le cap sur la constellation du Scorpion.» page 10. La pirogue poursuit sa route pendant des jours et des jours... L’occupation ne manque pas à bord : certains pêchent, d’autres vident le poisson, les rameurs de nuit se reposent, le barreur est à son poste. «Grand-père, il n’y a plus de vent, qu’allons-nous faire ? - Nous allons prendre les rames pour maintenir la course et les courants nous aideront aussi. Allez, mouille ta rame !» page 12. Les femmes elles aussi n’arrêtent pas. Celle-ci entretient le feu, celle-là tisse un panier, une autre râpe du taro. «Grand-père, j’ai faim. Avons-nous encore du poisson cru ? - Non, il ne nous reste que de la viande de tortue séchée et des bananes bien mûres.» page 14. Quelques jours se sont écoulés. Un matin, l’orage s’annonce : le vent se lève, les éclairs zèbrent le ciel sombre... et le tonnerre gronde. Une déferlante s’abat sur le pont... «Maman ! Maman ! ... - Ne t’inquiète pas, allonge-toi et reste tranquille, Grand-père est à la barre.» page 16. Heureusement, la tempête n’a duré qu’un jour et une nuit. Au matin, des oiseaux survolent l’embarcation. Dans l’après-midi, une voix retentit : «Terre ! Terre ! Grand-père dit : - Oui, c’est bien une terre là-bas au loin.» Son visage s’illumine. «’Aue ’oe Havaii ë Havaii marumaru Havaii i mihihia e te mau tupuna Havaii fenua o te tapu Taipe nö te hau Taipe nö te ora Havaii, fenua nö te tama.» j Le voyage des Anciens j

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