Etude-comparative-ATEM

9 PRÉSENTATION P endant longtemps, le tahitien a été considéré comme l’un des nombreux dia‐ lectes en usage dans les différentes îles de la Polynésie orientale, permettant la communication entre les membres de leurs diverses communautés. Il aura fallu attendre les années soixante‐dix pour voir la création par les instances gouvernemen‐ tales du pays, en 1972, de l’Académie tahitienne. Sa mission consistait, d’une part, à préserver de l’oubli une langue alors en réel danger, puisque peu nombreux étaient, et sont encore, les jeunes autochtones capables de s’exprimer correctement dans leur langue maternelle. D’autre part, en établissant les normes qui régissent la langue tahitienne, les membres de l’Académie avaient pour objectif de faciliter l’apprentis‐ sage de cette langue, en codifiant les règles de prononciation des phonèmes voca‐ liques (voyelles) et consonantiques (consonnes) qui existent en tahitien. La présente étude se fixe deux objectifs majeurs. Le premier est de dresser un parallèle entre le tahitien, le français et l’anglais afin de démontrer que l’on retrouve dans la langue tahitienne comme dans les langues anglaise et française, avec chacune son organisation propre, les opérations mentales fondamentales définies par Antoine Culioli dans la Théorie des opérations énonciatives . Le travail consistera donc, en premier lieu, en une étude comparative des trois langues, sur le plan de la détermination nominale, puis du système verbal. Dans un second temps, nous essaierons de déterminer dans quelle mesure l’explica‐ tion par la linguistique contemporaine de l’énonciation, la grammaire énonciative, se‐ rait susceptible de permettre l’amélioration des méthodes d’enseignement du français et de l’anglais, également enseigné à l’école primaire, à des élèves tahitianophones. Dans cette deuxième partie à dominante didactique, nous dresserons un inventaire des différentes formes verbales (temps de la conjugaison) en français et tenterons de proposer une possibilité d’aborder leur étude en s’appuyant sur les schémas corres‐ pondant aux opérations de repérage de la relation prédicative par rapport à la situa‐ tion d’énonciation.

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