Etude-comparative-ATEM

24 3.2 ‐ Fléchage situationnel Une telle opération d’identification peut aussi se faire par rapport à un terme qui n’est pas donné dans le contexte mais qui est défini par la situation d’énonciation (un élément connu de tous). E nehenehe ānei ’oe e hōro’a mai i te pata ’e te faraoa ? Pourrais‐tu, s’il te plaît, me passer le beurre et le pain ? (au petit déjeuner) Could you pass me the butter and the bread, please? ’Ua fārerei ānei ’oe i te ti’a fa’atere i teie po’ipo’i ? As‐tu rencontré le directeur ce matin ? (dans un échange entre employés) Did you meet the manager this morning? E mā’iti tātou i te peretiteni ’āpī i teie matahiti e haere mai nei. Nous allons élire le nouveau président cette année. (échange entre étudiants d’université) We are going to elect the new president this year. E mea pūai mau te mahana i teie avatea. Le soleil chauffe vraiment cet après‐midi. The sun is really hot this afternoon. L’opération dans les exemples 27, 28, 29 et 30 est appelée fléchage situationnel. Les opérations de fléchage contextuel et de fléchage situationnel permettent d’identifier un élément extrait par une propriété définie par le contexte ou par la situation. Ces opérations sont donc quali‐ tatives. C’est pourquoi, dans certains contextes, on pourra interpréter TE portant sur du discontinu comme signifiant « l’unique » (quantitativement et qualitativement) ou alors « le type de… » : « ’O vai terā ? ‐ ’O vau, ’o Tihoni, te mūto’i farāni. ‐ ’O Tihoni, te mūto’i farāni ? Mana’o nei au ē, e rave rahi mūto’i farāni. » « Qui est à l’appareil ? ‐ Tihoni, le gendarme. ‐ Tihoni, le gendarme ? Je pensais qu’il y en avait plusieurs. » “Who’s speaking? ‐ Tihoni, the policeman. ‐ Tihoni, the policeman? I thought there were many.” Cette interprétation, qualitative et quantitative à la fois, devient obligatoire lorsque la qualification se double d’une appréciation de l’énonciateur qui pose l’élément identifié comme le représentant par excellence des propriétés associées à la notion. Sa valeur s’interprète alors comme « le type même de… », « le… par excellence » ou encore « le seul, l’unique » au sens de « le meilleur » ou « l’incomparable ». Cependant, contrairement au déterminant THE, qui est accentué en anglais dans cette interprétation, en tahitien, c’est la présence de l’adverbe ANA’E (seul/e) qui induit cette valeur exclusive. ’Eiaha roa ’oe e ti’aturi noa i te mau huru ta’ata ato’a. ’O Henere ana’e te ta’ata ’o tā ’oe e nehenehe e ani i te tauturu. Ne fais confiance à personne. Henere est la (seule) personne à qui tu peux demander assistance. Never trust anyone! Henere is the person whom you can ask for help. 27 28 29 30 31 32

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