HIMENE RUAU CYCLE 2

Présentation Le présent document consacré au “hīmene rū'au”, a été réalisé par le Conservatoire artistique de la Polynésie française, avec le soutien du Ministère de la Culture. Il constitue le premier volet de la mallette pédagogique des chants traditionnels polynésiens. Ce chant à tempo lent a une étymologie double nous éclairant sur ses origines : son nom provient de l'anglais « hymn » pour Hīmene, et du pa’umotu « rūkau », qui signifie vieux ou avancée en âge, pour Rū'au. Son rythme particulier s’inspire en partie de la couleur vocale des hymnes. Le « hīmene rū'au » est principalement composé d'un chœur mixte mais également de chanteurs solistes que sont le « perepere » (femme), le tuō (homme) et le « marū teitei ». Cette formation soliste n’est pas détaillée dans le présent document. Le « hīmene rū'au » est remarquable à bien des égards : - par la position de ses chanteurs, tout d’abord. Le pupu hīmene est constitué d’un chœur de voix placé en demi-cercle ou en U. Ces chanteurs sont généralement assis en tailleur selon la position « pārahi tīfene »; - par l’une de ses marques distinctives, mise en lumière lors des festivités du Heiva i Tahiti place To'ata. Les femmes chantent avec l'index placé sur la joue droite, le coude appuyé sur le revers de la main gauche posée sur le ventre. Les femmes occupent les premières places, tandis que les hommes ferment le cercle et que le chef de chœur est debout face à eux. Cette disposition n'est pas observée dans les différentes paroisses de confession protestante qui pratiquent encore. Il existe chez les femmes trois principales strates vocales: les « fa'a'ara'ara » (les premières) sont situées au centre du demi-cercle. Elles se trouvent devant la ligne d'hommes. Ces chanteuses permettent ainsi aux «reo piti nā raro » (les secondes) et aux « reo piti nā ni'a » (« teitei » ou ténor) d'occuper l'ensemble des premières lignes et celles de côtés. Chez les hommes, il existe également deux strates principales : les « marū tāmau » (basse) sont placés derrière les « fa'a'ara'ara », le « marū teitei » (ténor) du soliste est chanté par un petit groupe situé sur les extrémités. Optionnellement, le « hā'ū » (bourdon) et le « tu'i » (glotte) sont interprétés par l'ensemble du groupe d'hommes. Le « hīmene rū'au» est donc composé de cinq voix de base superposées, avec l’option du « hā'ū » et du « tu'i ». 6

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