Himene Tarava Cycle 3

8 La composition: Le “hīmene tārava” fait en général appel à un effectif choral mixte d’une cinquantaine de personnes au minimum. Pour cette mallette, l’exécution des chants est restreint à 6 personnes exceptionnellement. La prestation est uniquement vocale. Le groupe peut se composer de 5 à 10 voix superposées en écriture horizontale, ces voix se regroupent en 3 grands groupes: _ une voix de base (basse) faisant un bourdon ; 8 _ un groupe de voix disant le texte (une voix d’hommes et de femmes); _ un groupe de voix solistes (4 ou 5), hommes et/ou femmes. ● Le “hā'ū” ou “marū pua’atoro”(Tuha’a pae) Elle est confiée à un groupe d’hommes. Le groupe exécute bouche fermée, faisant résonner les cavités nasales, un bourdon sur un son fondamental invariable. Pas de parole, il marque les appuis de la pulsation en intercalant parfois des bruits gutturaux ou des claquements de mains. Pour amplifier le bourdon ils mettent souvent une main incurvée devant la bouche. Le “hā'ū” et le son du “hue” (​Calebasse​) sont parfois utilisés comme résonateurs. ● Le “marū parauparau”(Tahiti) ou “marū tāmau”(Raromata’i & Tuha’a pae) Ces voix d’hommes ont la liberté de démarrer à tout moment du chant. Ils disent le texte partiellement jusqu’à prolonger la dernière voyelle qu’ils peuvent transformer en une autre. Mesplé l’appelle le tutti en l’opposant au soliste. Il est l’un des groupes le plus important en nombre 9 car il comprend une vingtaine de chanteurs qui ont un ostinato sur une ou deux mesures. La mélodie se casse brutalement sur la quatrième pulsation de chaque mesure et le vers est amputé de quelques syllabes. Cette voix indique de façon très sensible la fin de la strophe. ● Le “reo ​ ​huti/tāpe’a ’ē​ ​” (Tahiti & Raromata’i) La voix féminine est la plus importante en nombre. Son ostinato mélodique s’étend sur deux mesures: la première est identique à celle des “parauparau”, la deuxième est soit une note tenue soit une broderie sur [e] et [a]. L’ambitus reste faible (DO, RE, MI) avec parfois extension au LA inférieur. ● Le “reo piti tāmau ​ ​raro/ni’a​ ​”(Tuha’a pae) La voix féminine aux Australes est différente de celle de Tahiti et des Raromata’i car elle s’étend sur un ambitus beaucoup plus large. ● Le “reo ​ ​turu/tūra’i ​ ​fa’a’ara’ara”(Tahiti) ou “reo parauparau” (Tuha’a pae) ou “reo tāmau vahine”(Raromata’i) “Turu” signifie soutenir, “tūra’i” pousser et “parau” parler,dire. Ce groupe chante l’intégralité du texte sur deux mesures d’ostinato. L’échelle est semblable à celle du “reo huti” (LA, DO, RE, MI) et la mélodie peut être chantée soit à l’unisson (1ière mesure) soit à la tierce avec cette voix. 10 8 ​ Ton qui sert de basse continue. 9 ​ Dans la musique classique, le terme tutti désigne la masse de l'orchestre, en opposition à un soliste ou un petit groupe d'instruments 10 Intervalle musical entre trois degrés (ex. do-mi): "Tierce majeure, mineure".

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