Himene Tarava Cycle 4

9 ● Le “fa’a’ara’ara” (Tahiti & Raromata’i) ou “ha’amata”(Tuha’a pae) Ces mots signifient ouvrir, commencer, entonner un chant. Cette voix est la plus caractéristique du “hīmene tārava”. Auparavant une chanteuse entonne la strophe et chante en soliste le premier vers. Cette introduction se fait sur un rythme très souple qui s’adapte à la prosodie et ne s’appuie plus sur la pulsation ni ne rentre dans le cadre de la mesure, tranchant ainsi avec la rigueur rythmique du chœur qui lui succède immédiatement. À noter également la liberté mélodique de cette phrase initiale puisque les degrés ne sont pas stabilisés, permettant une grande souplesse d’intonation. Aujourd’hui, cette introduction n’existe pratiquement plus. Le chœur démarre en un ostinato de deux mesures qui constitue la première voix du chant, dont l’ambitus est le plus grand de ce deuxième groupe (LA, DO, RE, MI, FA, SOL). Pour conclure sur ce deuxième groupe de voix, il convient de noter l’homorythmie souple à laquelle s’adapte le texte dans le cadre qui lui est imposé: un vers par mesure, la plus petite valeur est la double-croche (dans une transcription noire: pulsation) avec des syncopes qui rendent le 11 dessin rythmique incisif et nerveux. Toutes les combinaisons rythmiques de ces valeurs et des valeurs intermédiaires sont possibles. ● Le “tu’i”(Raro mata’i et Tuha’a pae) C’est un coup de glotte du groupe d’hommes. Il se limite à deux syllabes en général. ● Le “tuō”(Tuha’a pae) Il signifie crier fort, héler quelqu’un. Le chanteur appuie sur des éléments tirés du texte pour amplifier le son. ● Le “tāhape”(Raromata’i) Il signifie se tromper. C’est à cette voix soliste que sont confiées les contretemps et les dissonances par rapport à la polyphonie et à l’homorythmie des autres voix. Deux femmes ou deux hommes alternent pour cette partie soliste qui combine des éléments tirés du texte et des vocalises. Demandant des chanteuses expérimentées, cette voix n’est pas assurées dans tous les groupes de “tārava”. Il équivaut au​ ​ ​“marū tāmau” en “tārava Tahiti” et au “māpe’e” en “tārava Tuha’a pae”. ● Le “marū teitei”(Tahiti) ou “māpe’e”(Tuha’a pae) Deux voix de femmes ou deux voix d’hommes se relaient par cellules brèves d’une mesure. Elles produisent des arabesques sur des fragments de texte ou sur des onomatopées , ​fortissimo​, presque 12 13 criées, ce qui nécessite ces relais. Elles sont soit en homorythmie soit en complémentarité du chœur. 14 Ces deux voix équivalent au “tāhape” en “tārava Raromata’i”. ● Le “perepere” Super-solistes aux voix très tendues, d’un timbre si surprenant pour l’oreille occidentale, elles déroulent dans l’aigu des vocalises sur l’ambitus le plus large du “tārava”(jusqu’à l’octave) utilisant l’échelle pentatonique15 anhémitonique16. Le plus souvent ces vocalises qui ne commencent que quelques secondes après le début du chant choral se font sur le phonème “a”, “i” et “e”. Le rythme est 11 Prolongation sur un temps fort d'un élément accentué d'un temps faible". 12 Synonymes: volute. 13 ​ Mot qui évoque par le son la chose dénommée (son ou cause d'un son). 14 Rythmique unique dans un morceau. 15 ​ Qui est formé de cinq tons. 16 ​ Qui ne comporte pas de​ demi ton​.

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