Manuel Histoire CE2

37 L es anciens Polynésiens forment une société guerrière. Les chefferies s’affrontent pour imposer leur domination. La guerre est décidée lors d’un conseil des ari’i , des tahu’a et des ’aito . Des victimes humaines peuvent être offertes aux dieux sur les marae . Les hommes partent se battre équipés de lances, de massues et de frondes. Les batailles ont souvent lieu en mer sur des pirogues. Parfois, les vainqueurs massacrent la population vaincue, détruisent les marae et les habitations. Les survivants s’enfuient vers d’autres îles. Vocabulaire Ari’i : chef considéré comme descendant d’un dieu dont il tire son pouvoir ( mana ). Mana : pouvoir que les chefs et les prêtres obtiennent au contact des dieux lors des cérémonies sur les marae . Tahu’a : spécialiste ou encore expert dans un art ou une fonction : prêtre, médecin, sorcier , architecte, sculpteur, constructeur de pirogue, pêcheur,… Toa, ’aito : bois de l’arbre de fer. Champion entraîné par des experts à la guerre, mais aussi à la pêche, à la navigation et aux sports… Certaines pirogues de guerre sont très grandes. Des plates-formes à l’avant et au centre servaient aux guerriers. Pirogues de guerre à Tahiti de W. Hodges 3. Pourquoi se battaient-ils ? 15. La guerre Sais-tu... Batailles navales « Encore loin les uns des autres, ils se battaient avec leurs frondes ; puis se rapprochant, ils jetaient les lances et les ja- velots ; enfin ils en arrivaient à l’abordage ; mûs par des sen- timents de rage, d’orgueil, d’ambition ou de désespoir, ils se battaient avec la fureur la plus opiniâtre. » William Ellis, À la recherche de la Polynésie d’autrefois, Société des Océanistes, Paris, 1972 « Les prétextes de conflits pouvaient être très légers, mais leurs conséquences n’en étaient pas moins graves. Déplacer une borne frontière ; arracher le drapeau du roi ( ari’i principal) ; refuser d’admettre le fils du roi comme leur futur souverain ; parler irrespectueusement des dieux, du roi ou des chefs ; faire la plus légère insulte au roi, aux chefs ou à quiconque était leur allié ; et encore bien d’au- tres causes plus insignifiantes. Voilà qui était suffisant pour justifier un appel aux armes et dévaster le territoire de l’of- fenseur par le feu et les armes… » William Ellis, À la recherche de la Polynésie d’autrefois, Société des Océanistes, Paris, 1972 LECTURE

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