Manuel Histoire CE2
43 18. Takaii, un chef guerrier de l’île de Hiva Oa 2. … et les pétroglyphes ? C e tiki de pierre de 2,53 m, le plus grand de la Polynésie française, est situé sur le meàe de Ipona à Puamau. Il est la représentation d’un chef guerrier divinisé de l’île de Hiva Oa. Sa tête énorme aux gros yeux sur les côtés contient, selon la tradition, le mana , c’est-à-dire les pouvoirs d’un chef. Le nom de tiki ou ti’i est donné à ces statues de pierre, de corail ou de bois dont les formes rappellent celles de l’homme. Le tiki est la représentation d’une divinité, d’un esprit, d’un ancêtre ou d’un prêtre divinisés. Il est fréquent de voir des pétroglyphes à proximité de l’espace cérémoniel des meàe ou des marae . Le prêtre ou un parent d’un dé- funt menait la cérémonie du deuil. On l’appelait le deuil- leur. Meàe et tiki sur l’espace cérémoniel de Ipona. « Pierres gravées » représentant un masque de deuilleur (à proximité des marae de la vallée de la Vaiote à Tautira, Tahiti). Le masque de deuilleur, pärae, recouvrait la tête. Il était com- posé d’un diadème de longues plumes de phaéton, d’un masque fait de quatre valves d’huîtres perlières dé- coupées et ajustées (une fente dans l’une d’entre elles per- mettait de voir) et d’un large croissant de bois sur lequel étaient fixées d’autres co- quilles de nacre. Le reste du costume de deuil- leur se composait d’un grand pendentif de plus de 2000 petits morceaux de nacre au- dessus d’un tïputa (poncho) en tapa , d’une ceinture, d’un tablier en tapa décoré de coques de noix de coco dé- coupées et d’une longue cape de plumes noires dans le dos. Que représentaient les tiki ? « Aux Marquises, les tiki possèdent une forme commune à tous les tiki , avec leur tête cylindrique dispropor- tionnée pour signifier le mana de l’esprit représenté (le mana se lo- geant principalement dans la tête), de gros yeux sur les côtés et une bouche elle aussi très grande laissant peut-être entrevoir la langue. Dressé sur les terrasses de certains meàe *, le tiki marquisien semble avoir été plu- tôt la représentation de guerriers, de personnages importants, d’ancêtres, de prêtres divinisés. » * meàe est l’équivalent du marae aux Marquises. E. Conte, 101 mots pour comprendre la Polynésie française , éd. Île de Lumière, Nouméa, 2004 LECTURE 1. Le meàe Ipona de Puamau
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