Programme de l’école maternelle en Polynésie française 14 © Ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports > www.education.pf 3. UNE ÉCOLE OÙ LES ENFANTS VONT APPRENDRE ENSEMBLE ET VIVRE ENSEMBLE L’école maternelle structure les apprentissages autour d’un enjeu de formation central pour les enfants : « Apprendre ensemble et vivre ensemble ». La classe et le groupe constituent une communauté d’apprentissage qui établit les bases de la construction d’une citoyenneté respectueuse des règles de la laïcité et ouverte sur la pluralité des cultures dans le monde. C’est dans ce cadre que l’enfant est appelé à devenir élève, de manière très progressive sur l’ensemble du cycle. Les enfants apprennent à repérer les rôles des différents adultes, la fonction des différents espaces dans la classe, dans l’école et les règles qui s’y rattachent. Ils sont consultés sur certaines décisions les concernant et découvrent ainsi les fondements du débat collectif. L’école maternelle assure ainsi une première acquisition des principes de la vie en société. L’accueil et la scolarisation des enfants handicapés participent à cet enjeu pour ces enfants eux-mêmes et contribuent à développer pour tous un regard positif sur les différences. L’ensemble des adultes veille à ce que tous les enfants bénéficient en toutes circonstances d'un traitement équitable. L’école maternelle construit les conditions de l’égalité, notamment entre les filles et les garçons. 3.1 Comprendre la fonction de l’école L’école maternelle est le lieu où l’enfant se familiarise progressivement avec une manière d’apprendre spécifique ; celle-ci s’appuie sur des activités, des expériences à sa portée, mais suppose qu’il en tire des connaissances ou des savoir-faire avec l’aide des autres enfants et de l’enseignant. Le langage, dans la diversité de ses usages, a une place importante dans ce processus. L’enfant apprend en même temps à entrer dans un rythme collectif (faire quelque chose ou être attentif en même temps que les autres, prendre en compte des consignes collectives) qui l’oblige à renoncer à ses désirs immédiats. L’école maternelle initie ainsi la construction progressive d’une posture d’élève. L’enseignant rend lisibles les exigences de la situation scolaire par des mises en situations et des explications qui permettent aux enfants - et à leurs parents - de les identifier et de se les approprier. Il incite à coopérer, à s’engager dans l’effort, à persévérer grâce à ses encouragements et à l’aide des pairs. Il encourage à développer des essais personnels, prendre des initiatives, apprendre progressivement à faire des choix. Il aide à identifier les objets sur lesquels portent les apprentissages, fait acquérir des habitudes de travail qui vont évoluer au fil du temps et que les enfants pourront transférer. Pour ce faire, il s’attache à faire percevoir la continuité entre les situations d’apprentissage, les liens entre les différentes séances. Pour stabiliser les premiers repères, il utilise des procédés identiques dans ses manières de questionner le groupe, de faire expliciter par les enfants l’activité qui va être la leur, d’amener à reformuler ce qui a été dit, de produire eux-mêmes des explications pour d’autres à propos d’une tâche déjà vécue. L’enseignant exerce les enfants à l’identification des différentes étapes de l’apprentissage en utilisant des termes adaptés à leur âge. Il les aide à se représenter ce qu’ils vont devoir faire, avec quels outils et selon quels procédés. Il définit des critères de réussite pour que chacun puisse situer le chemin qu’il a réalisé et perçoive les progrès qu’il doit encore effectuer.
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