Programme de l’école maternelle en Polynésie française 17 © Ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports > www.education.pf 4. MOBILISER LE LANGAGE DANS TOUTES SES DIMENSIONS Le mot « langage » désigne un ensemble d’activités mises en œuvre par un individu lorsqu’il parle, écoute, réfléchit, essaie de comprendre et, progressivement, lit et écrit. L’école maternelle permet à tous les enfants de mettre en œuvre ces activités en mobilisant simultanément les deux composantes du langage : ‐ le langage oral : utilisé dans les interactions, en production et en réception, il permet aux enfants de communiquer, de comprendre, d’apprendre et de réfléchir. C’est le moyen de découvrir les caractéristiques de la langue française et des langues polynésiennes, et d’écouter d’autres langues parlées. ‐ le langage écrit : présenté aux enfants progressivement jusqu’à ce qu’ils commencent à l’utiliser, il les habitue à une forme de communication dont ils découvriront les spécificités et le rôle pour garder trace, réfléchir, anticiper, s’adresser à un destinataire absent. Il prépare les enfants à l’apprentissage de l’écrire-lire au cycle 2. La reconnaissance des langues familiales, le développement des compétences de l’enfant dans ces langues ne sont pas préjudiciables à l’apprentissage du français, bien au contraire. Les familles doivent être informées de l’importance de parler avec leurs enfants dans leurs langues. 4.1 L’oral L’enfant, quelle que soit sa langue maternelle, dès sa toute petite enfance et au cours d’un long processus, acquiert spontanément le langage grâce à ses interactions avec les adultes et les enfants de son entourage. L’enseignant, attentif, accompagne chaque enfant dans ses premiers essais, reprenant ses productions orales pour lui apporter des mots ou des structures de phrase plus adaptés qui l’aident à progresser. L’enseignant s’adresse aux enfants les plus jeunes avec un débit ralenti de parole ; il produit des énoncés brefs, syntaxiquement corrects et soigneusement articulés. Constamment attentif à son propre langage et veillant à s’adapter à la diversité des performances langagières des enfants, il s’exprime progressivement de manière plus complexe. Il permet à chacun d’aller progressivement au-delà de la simple prise de parole spontanée et non maîtrisée pour s’inscrire dans des conversations de plus en plus organisées et pour prendre la parole dans un grand groupe. Il sait mobiliser l’attention de tous dans des activités qui les amènent à comprendre des propos et des textes de plus en plus longs. Il met sur le chemin d’une conscience des langues enseignées, des mots de ces langues et de leurs unités sonores. 4.1.1 Objectifs visés et éléments de progressivité 4.1.1.1 Oser entrer en communication L’objectif est de permettre à chacun de pouvoir dire, exprimer un avis ou un besoin, questionner, annoncer une nouvelle. L’enfant apprend ainsi à entrer en communication avec autrui et à faire des efforts pour que les autres comprennent ce qu’il veut dire. Chacun arrive à l’école maternelle avec des acquis langagiers encore très hésitants. Entre deux et quatre ans, les enfants s’expriment beaucoup par des moyens non ‐ verbaux et apprennent à parler. Ils reprennent des formulations ou des fragments des propos qui leur sont adressés et travaillent ainsi ce matériau qu’est la langue qu’ils entendent. Après trois ‐ quatre ans, ils poursuivent ces essais et progressent sur le plan syntaxique et lexical. Ils produisent des énoncés plus complets, organisés entre eux avec cohérence, articulés à des prises de parole plus longues, et de plus en plus adaptés aux situations.
RkJQdWJsaXNoZXIy NzgwOTcw