Programme de l’école maternelle en Polynésie française 20 © Ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports > www.education.pf 4.2 L’écrit L’écrit est un outil culturel qui permet de communiquer avec autrui. Le but de l’école maternelle est de permettre aux élèves d’utiliser l’écrit et de se l’approprier en tant qu’activité langagière. Les choix qui suivent s’inscrivent dans deux volontés : - réduire les écarts de réussite entre les élèves d’origine sociale différente et en particulier les écarts linguistiques. Pour cela les enseignants visent d’abord les familiarisations et les découvertes dans le domaine de l’écrit dans les différentes langues en s’adaptant au contexte scolaire des élèves dont ils ont la charge. L’écriture du français et des langues polynésiennes reposant sur le principe alphabétique et utilisant le stock des lettres latines, de nombreuses compétences visées en maternelle sont identiques et transférables entre ces langues (développement de la conscience phonologique, découverte du principe alphabétique, mise en place de quelques correspondances lettre-son) - garantir les réussites ultérieures des élèves dans le domaine du lire-écrire : les objectifs et modalités d’apprentissage devront être ciblés et passer par des activités réflexives qui pourront trouver des complémentarités - dans les différentes langues enseignées. 4.2.1 Objectifs visés et éléments de progressivité Il appartient à l’école maternelle de donner à tous une culture commune de l’écrit. Les enfants y sont amenés à comprendre de mieux en mieux des écrits à leur portée, à découvrir la nature et la fonction langagière de ces tracés réalisés par quelqu’un pour quelqu’un, à commencer à participer à la production de textes écrits dont ils explorent les particularités. En fin de cycle, les enfants peuvent montrer tous ces acquis dans leurs premières écritures autonomes. Ce seront des tracés tâtonnants sur lesquels s’appuieront les enseignants de cycle 2. 4.2.1.1 Écouter de l’écrit et comprendre En préparant les enfants aux premières utilisations maîtrisées de l’écrit en cycle 2, l’école maternelle occupe une place privilégiée pour leur offrir une fréquentation de la langue de l’écrit, très différente de l’oral de communication. L’enjeu est de les habituer à la réception de langage écrit afin d’en comprendre le contenu. L’enseignant prend en charge la lecture, oriente et anime les échanges qui suivent l’écoute. La progressivité réside essentiellement dans le choix de textes de plus en plus longs et éloignés de l’oral ; si la littérature de jeunesse y a une grande place, les textes documentaires ne sont pas négligés. 4.2.1.2 Découvrir la fonction de l’écrit L’objectif est de permettre aux enfants de comprendre que les signes écrits qu’ils perçoivent valent du langage : en réception, l’écrit donne accès à la parole de quelqu’un et, en production, il permet de s’adresser à quelqu’un qui est absent ou de garder pour soi une trace de ce qui ne saurait être oublié. L’écrit transmet, donne ou rappelle des informations et fait imaginer : il a des incidences cognitives sur celui qui le lit. À l’école maternelle, les enfants le découvrent en utilisant divers supports (livres variés, affiches, lettres, messages électroniques ou téléphoniques, étiquettes, etc.), en français et en langue polynésienne, en relation avec des situations ou des projets qui les rendent nécessaires ; ils en font une expérience plus précise encore quand ils sont spectateurs d’une écriture adressée et quand ils constatent eux ‐ mêmes les effets que produisent les écrits sur ceux qui les reçoivent. 4.2.1.3 Commencer à produire des écrits et en découvrir le fonctionnement C’est l’enseignant qui juge du moment où les enfants sont prêts à prendre en charge eux ‐ mêmes une partie des activités que les adultes mènent avec l’écrit. Et comme il n’y a pas de pré ‐ lecture à
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