Programme de l’école maternelle en Polynésie française 24 © Ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports > www.education.pf 5. AGIR, S’EXPRIMER, COMPRENDRE À TRAVERS L’ACTIVITÉ PHYSIQUE La pratique d’activités physiques et artistiques contribue au développement moteur, sensoriel, affectif, intellectuel et relationnel des enfants. Ces activités mobilisent, stimulent, enrichissent l’imaginaire et sont l’occasion d’éprouver des émotions, des sensations nouvelles. Elles permettent aux enfants d’explorer leurs possibilités physiques, d’élargir et d’affiner leurs habiletés motrices, de maîtriser de nouveaux équilibres. Elles les aident à construire leur latéralité, l’image orientée de leur propre corps et à mieux se situer dans l’espace et dans le temps. Ces expériences corporelles visent également à développer la coopération, à établir des rapports constructifs à l’autre, dans le respect des différences, et contribuer ainsi à la socialisation. La participation de tous les enfants à l’ensemble des activités physiques proposées, l’organisation et les démarches mises en œuvre cherchent à lutter contre les stéréotypes et contribuent à la construction de l’égalité entre filles et garçons. Les activités physiques participent d’une éducation pour la santé en conduisant tous les enfants, quelles que soient leurs « performances », à éprouver le plaisir du mouvement et de l’effort, à mieux connaître leur corps pour le respecter. 5.1 Objectifs visés et éléments de progressivité À leur arrivée à l’école maternelle, tous les enfants ne sont pas au même niveau de développement moteur. Ils n’ont pas réalisé les mêmes expériences corporelles et celles-ci ont pris des sens différents en fonction des contextes dans lesquels elles se sont déroulées. Le choix des activités physiques variées, prenant toujours des formes adaptées à l’âge des enfants, relève de l’enseignant, dans le cadre d’une programmation de classe et de cycle pour permettre d’atteindre les quatre objectifs caractéristiques de ce domaine d’apprentissage. Le besoin de mouvement des enfants est réel. Il est donc impératif d'organiser une séance quotidienne (de trente à quarante- cinq minutes environ, selon la nature des activités, l'organisation choisie, l'intensité des actions réalisées, le moment dans l'année scolaire, les comportements des enfants…). Ces séances doivent être organisées en cycles de durée suffisante pour que les enfants disposent d’un temps qui garantisse une véritable exploration et permette la construction de conquêtes motrices significatives. 5.1.1 Agir dans l’espace, dans la durée et sur les objets Peu à peu, parce qu’il est sollicité par l’enseignant pour constater les résultats de ses actions, l’enfant prend plaisir à s’investir plus longuement dans les situations d’apprentissage qui lui sont proposées. Il découvre la possibilité d’enchaîner progressivement des comportements moteurs pour assurer une continuité d’action (prendre une balle, puis courir pour franchir un obstacle, puis viser une cible pour la faire tomber, puis repartir au point de départ pour prendre un nouveau projectile…). Il apprend à fournir des efforts dans la durée, à chercher à parcourir plus de distance dans un temps donné (« matérialisé » par un sablier, une chanson enregistrée…). En agissant sur et avec des objets de tailles, de formes ou de poids différents (balles, ballons, sacs lestés, anneaux…), l’enfant en expérimente les propriétés, découvre des utilisations possibles (lancer, attraper, faire rouler…), essaie de reproduire un effet qu’il a obtenu au hasard des tâtonnements. Il progresse dans la perception et l’anticipation de la trajectoire d’un objet dans l’espace qui sont, même après l’âge de cinq ans, encore difficiles.
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