UTOPIA

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Direction générale de l’éducation et des enseignements Ministère de l’éducation de Polynésie française ©MEE-DGEE 2024 www.education.pf Auteur Gilles CERDAN Illustrations Mateata VITRAC

Préface Des poèmes denses, érudits qui ne peuvent laisser indifférent le lecteur, c’est ce que le CRDP de la Polynésie française se propose d’éditer en nouveauté pour son troisième recueil intitulé Utopia, de Gilles Cerdan. Dans cet ouvrage, un poète exprime pleinement son attachement pour ces pointes de terre et de sable, dispersées dans l’immensité des archipels polynésiens. Son regard englobe le paysage, et semble métamorphoser la toponymie et l’anthroponymie en un écho sacralisé du passé, évoquant symboliquement des figures emblématiques que la mémoire universelle consacre à chaque instant de l’existence. Si les poèmes révèlent un voyage vers les îles du «jardin d’Eden», où le poète retrouve sa véritable patrie, son “port d’attache”, ils n’en expriment pas moins les rémanences d’Utopia tels le rythme immémorial du To’ere et du Pahu, ou celui du Tamure. Associées aux formes de l’opéra, elles témoignent de symbioses culturelles, enclines à rejoindre sans réserve l’Éthos universel, loin de l’ambiguïté langagière.

Les références à Ta’aroa, dieu polynésien, au héros guerrier Mavi, à Hina, à la Tour de Babel dans la Bible, aux lieux grecs sacrés, à l’Olympe laissent aussi entrevoir une multitude de facettes, reflétant un monde où dans un creuset de légendes et de mythes, les éléments naturels enveloppent les sentiments et les sens. Parfois, la voix du poète s’élève pour célébrer l’apparente fin d’une quête, celle d’un funambule, Don Quichotte ou Phaëton qui, juché sur un fil fragile dans un monde kaléidoscopique, tenterait de dessiner isolément les arabesques ou calligraphies poétiques d’un Ailleurs chimérique. Quoique solitaire, cette aventure scripturaire, spirituelle et littéraire, n’en demeure pas moins solidaire, avec son cortège de choeurs. Sans rien ignorer de la souffrance de l’errance et de l’absence, elle inaugure une recomposition esthétique de mondes aux antipodes, tout empreinte de complicité philosophique avec autrui. Ainsi, la connivence du poète avec le lecteur, établie par une référence méta-diégétique constante, permetd’enaugureruneouverturevers tous lespossibles, vers les chemins infinis des cultures et des langues, or poétique, Jérusalem messianique que, dans son parcours imaginaire, le poète funambule recherche incessamment. «O Tahiti Shima idyllique, Hosanna de l’insolite, Terre Sainte, Terre promise, Palestine du Pacifique.»

. À Poe I t i , ma f i l l e livret UTOPIA:Mise en page 1 15/12/11 16:45 Page 7 À Poe Iti, ma fille

7 Préambule “ Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... Et puis est retourné… vivre entre ses parents le reste de son âge.” Tout le monde connaît cette citation de Du Bellay, révélatrice de la nostalgie qui étreint tout un chacun, quand il se trouve éloigné de la «Terra Patria», ou de la terre d’élection, de cette terre de coeur - Idéal poétique et mystique - qui l’aura accueilli et dont il se sera épris “ad vitam aeternam.” Tout comme Ulysse en quête de son “Ithaque”, j’ai traversé l’épreuve de l’exil avant de pouvoir revoir Tahiti, cette terre qui m’est chère. Car, souvent, dans mes rêveries, elle semble se confondre avec le pays qui m’a vu naître. Cette étrange symbiose demeure inexplicable. Pour la première fois, mon coeur d’apatride s’est remis à battre... et connaît enfin la sérénité du “Juif Errant” qui verrait devant lui “La Jérusalem Messianique”. Ces quelques poèmes consacrent l’attachement profond, l’inextinguible lien qui m’unit à cette terre que j’aime.

11 Prélude* Chœur Tel un somnambule, Funambule De l’espace, j’avance À pas Mesurés Sur un rais* de lumière, Lyre... De l’universel, Scintillant et résonnant Entre les sommets mythiques... De plusieurs continents.

Cantates* Funambulesques

Rarahu*

18 Te va’a* Chacone* alcaïque* Dans la pénombre silencieuse d’une baie Mythique, glisse, tel un archet, encensoir* Musical, l’image d’une vestale* au visage Tatoué, hiéroglyphes sibyllines. Mythique, mystique sur le récif basaltique Sur l’ambre mordorée de vagues titanesques, Sur l’Azur abyssal de mes réminiscences Où resplendit l’astre austral d’une étrange tentation. Mystique prophétique, et ton âme incandescente Libérant l’épinicie* de tes rites pélagiques*, La lumière éblouissante de ta précellence, Et ton âme inspirée de la bravoure antique. Souvent le regard pétrifiant de cette vierge Aux yeux pers* sur le fil de ma destinée, Telle une comète dans sa course effrénée.

19 Te va’a* Chacone* alcaïque* Irise* l’onde de ton existence qui s’étiole Sous l’anarchie de ta désespérance Glisse sur la vague de tes désirs, Telle une pirogue en quête d’exotisme Délivre tes pensées de la geôle* corallienne Insidieuse, mystérieuse Mais vole, vole vers l’Azur Où demeure l’Immuable, Harmonique d’une musique inaudible, Messagère des Dieux. Dans la pénombre silencieuse d’une baie Mythique, glisse, tel un archet, encensoir Musical, l’image d’une vestale au visage Tatoué.

22 Tāmūrē* Rondo dramatique* Chœur (contraltos*) Sous l’inflexion D’un batteur averti En quête d’inspiration, Une danseuse, Parée d’atours Aux mille couleurs, Balance Son corps élastique, Au rythme des tō’ere*, Mouvements circulaires Qui fixent le temps Dans son éternité ancestrale. Le coryphée * Les étincelles D’un feu crépitant Se reflètent Dans les yeux du batteur Enivré de musique Dont la baguette trépidante Trépigne, Emportée par la fougue

23 Ensorcelante. De Here lti À la peau aveuglante, Enduite d’huile de coco. Chœur (basses*) Sous l’inflexion D’un batteur averti, Une danseuse, Parée d’atours Aux mille couleurs, Balance Son corps élastique, Au rythme des tō’ere. Le coryphée Messagers de l’indicible, Les tō’ere, Oracles mythiques, Lancinants, Gravent con fuoco À coups redoublés, Échos de l’insolite, Boléro ad libitum* L’espace poétique de la Nuit, Grimoire des Ombres, Réceptacle de l’infini.

24 Chœur (contraltos) Sous l’inflexion D’un batteur averti, Une danseuse, Parée d’atours, Aux mille couleurs, Balance Son corps élastique, Au rythme des tō’ere. Le coryphée (ténor*) Étonné, Le regard de la foule, Ciel étoilé, Recouvre à l’envi L’incendie d’un délire Esthétique, Et découvre, Embrasé, L’étrange ballet De son apocalypse. Chœur (contraltos et basses) Sous l’inflexion …… Au rythme des tō’ere.

25 Le danseur de corde (baryton-basse*) Au comble de la frénésie, Here lti irise Son corps, des rayons De la nuit, Et, souveraine d’une heure Mystique, M’invite à danser, Parque de mon éloquence, Le tāmūrē de ma destinée. Le danseur de corde (baryton-basse) Sous l’inflexion D’un batteur averti, Une danseuse, Parée d’atours aux mille couleurs, Balance Son corps élastique, Dans la pénombre De ma conscience, Presqu’île de mon éternité.

26 L’honneur de Ta’aroa* Fugue* EXPOSITION I Alto* Près d’un volcan, Les scories de ton âme Émaillent Mes songes. II Soprano* Près d’un volcan endormi, Les scories d’une apocalypse prophétique Émaillent à l’infini L’ombre de mes songes. Alto Sous le feu des tō’ere Qui crépite, Je pense à toi, Rarahu, Honneur de Ta’aroa.

27 III Basse Près d’un volcan, Les scories de ton âme Émaillent Mes songes. Soprano Sous le feu des tō’ere Qui crépite, Je pense à toi, Rarahu, Honneur de Ta’aroa. IV Ténor Près d’un volcan endormi, Les scories d’une apocalypse prophétique Émaillent à l’infini L’ombre de mes songes. Basse Sous le feu des tō’ere Qui crépite, Je pense à toi, Rarahu, Honneur de Ta’aroa.

28 DÉVELOPPEMENT Divertissement Le funambule (baryton-basse) Dans mes songes, Marae* éclectique*, Résonne L’appel rauque d’une conque marine, Hīmene* de ’Oro*. I Alto Près d’un volcan endormi, Lyre de Ta’aroa, Les scories d’une apocalypse prophétique, Point d’orgue céleste, Mosaïque basaltique, émaillent À l’infini L’ombre incandescente de mes songes. Ténor Sous le feu des tō’ere Qui crépite, Je pense à toi, Rarahu, Honneur de Ta’aroa.

29 II Basse Près d’un volcan embrumé, Tō’ere de Ta’aroa, Les scories d’une apocalypse Édénique, Marine* céleste, Scintillent à l’envi Dans la pénombre silencieuse De mon coeur. Ténor Coiffée d’une couronne de ’autī*, Tu dessines, Sous la lueur des torches, Les figures éphémères Des “maîtres du jouir” III Soprano Près d’un volcan empourpré, Le fracas des tō’ere, Scories rougeoyantes d’un martèlement Frénétique Jaillit, envoûtant,

30 Dans l’auguste plénitude d’un silence Saisissant. Basse Ton corps se déhanche, Tes bras se lèvent, Tes mains se croisent, Quand la voix du pahu rutu roa*, Basse et profonde, Réceptacle des temps anciens, Encense le ’aparima* de ton auguste Vertu. Divertissement Le funambule (baryton-basse) Dans mes songes, Marae éclectique, Frêle mélodie du vivo*, Tahu’a* de l’exil, Résonne L’appel rauque d’une conque marine, Hīmene de ’Oro, Reposoir du mana* De l’Azur*.

31 STRETTO Tutti Sous le feu des tō’ere Qui crépite, Je pense à toi, Rarahu, Honneur de Ta’aroa.

35 Rarahu Rondo dramatique Le funambule (baryton-basse) Douce Rarahu, Le parfum de ta chevelure Aux senteurs de tiare* Inonde L’archipel de mes réminiscences Les sirènes (chœur de soprani) Tes yeux immenses Couleur émeraude Fouillent L’ horizon incandescent, Cet espace infini Qui abrite Le tabernacle de tes amours. Le funambule (baryton-basse) Douce Rarahu … L’archipel de mes réminiscences

36 Les sirènes (soprani) Comme Jason* En quête de la Toison d’or, Ton amant a fui Les étoiles de ton coeur ; Et ton âme Demeure suspendue Aux promesses d’un retour. Le funambule (baryton-basse) Douce Rarahu, … L’archipel de mes réminiscences Les sirènes (soprani) L’ exquise danse de ton regard, Accompagnée des gestes De tes mains en forme d’oiseaux et de fleurs, Délivre aux vents Les ombres de ton humble souffrance.

37 Le funambule (baryton-basse) Douce Rarahu, … L’archipel de mes réminiscences Les sirènes (soprani) À l’ombre des hibiscus Aux fleurs rouges de sang, Près d’une rivière, Le visage baigné d’eau Douce comme du lait, Tu contemples Cette onde qui s’écoule Dans l’air du temps, Berceau de ta désespérance. Le funambule (baryton-basse) Douce Rarahu, … L’archipel de mes réminiscences Les sirènes (soprani) Dans les brumes du matin, Aux confins de la presqu’île,

38 Les feuilles de ’autī, Brillantes de pluie, frémissent Sous le souffle du hupe* ; Et toi, Sur la terrasse de ton fare*, Tu contemples, Depuis Puunui*, La vaste rade de Vairao*, Dans l’espoir D’apercevoir la coque D’un navire mythique, Telle Ariane*, Abandonnée sur l’île de Naxos. Le funambule (baryton-basse) Douce Rarahu, … L’archipel de mes réminiscences Les sirènes (soprani) Dans la Danse de l’Oiseau*, Tableau de tes rêves secrets, Digne d’Icare* au sortir de Knossos*, Tu sombres,

39 Hélas, Ivre de lumière, Dans l’Océan de la Mélancolie. Le funambule (baryton-basse) Douce Rarahu, Le parfum de ta chevelure Aux senteurs de tiare Guide Ma plume alanguie Vers le bain de ton éloquente vertu, Cette Fontaine de Jouvence, Muse de l’Idéal.

43 La naissance de Cythère* Aria Tonnerre de pahu. Les pahu délirent, ô Rarahu, Les pahu ébranlent la terre, Et leurs battements redoublés, Incessants, lancinants Scandent L’exorde liturgique D’une renaissance. L’onde émeraude, ourlée Roule sous l’inflexion D’un ressac tumultueux, Et déroule la vague de ton apparition Fracassante, tonitruante. Un éclat, une clameur, un cantique Sorti de l’océan et sauvé du Néant Par l’immanence* de l’Instant Qui défait la loi intangible du Temps. Ta longue chevelure rousse, Vermeille orientale,

44 Émaillée de roses corallines, Mer étale aux sculptures impromptues, Immense plaine empourprée Des gerbes de ton éloquente beauté. Eaux lustrales* d’une lumière Bienfaisante Inondant de ses rayons prolifiques* La terre du repos, Tabernacle* de la Justice, Tes yeux, Apôtres d’Épicure*, Embrassant la plénitude de ton sacre Et proclamant Le triomphe d’une gloire généreuse, Caressent Le rêve de Déméter*. En proie au mythe de l’éther*, Cet Azur tant espéré, Aveuglant, éblouissant Où scintille l’astre De l’âpre Vérité. Auguste dans ta précellence, Les hommes, exempts de soucis,

45 Loin de toute discorde guerrière, Reposent sur ton sein, Fraîche vallée Où demeure Le doux songe de la Volupté. Douce Rarahu, Vénus de Tahiti, Les pahu délirent, Les pahu scandent l’oraison liturgique De ton apothéose.

46 Éleusis* Aria Comme l’histoire d’une musique, Fleur du hasard, S’épanouissant Sous les rayons luminescents D’une conscience En proie aux ombres furtives De la Mémoire, L’hymne de ta présence, Torrent impromptu, Avalanche incandescente, Emporte L’écriture de ma souvenance Dans l’antre d’un Néant Salvateur. Bienheureux les voyageurs, Qui, au crépuscule de leur désespérance, Ont vu se dessiner, Aux confins d’un horizon infini, Les contours basaltiques D’un Idéal mythique, Atlantide* poétique.

47 Ô Tahiti, Ô Rarahu, Ô belle Mélisande*, Acrobate funambulesque, J’arpente à pas lents Les méandres mordorés* De ta chevelure titanesque, Tresse d’Ariane, Astre de l’Universel. Ô Tahiti, Terre de l’Azur, Éleusis du Pacifique, Je respire sur ton sein Les fleurs de ma renaissance, Et j’aspire Au sacre de ta précellence. Les Pahu rythment Le cours de ma pensée Qui s’inscrit dans la plénitude Des Temps, Comme l’histoire d’une musique, Fleur du hasard, S’épanouissant Sous les rayons incandescents D’un nadir* éternel.

Mirages

52 Utopie Aria pour ténor La Paresse gracieuse M’est apparue Dans une île Où la brillance du soleil Sourit Aux humeurs du moment. Fille de la lumière et de l’eau, Cette terre lointaine Connaît l’harmonie Des contraires et la paix de l’éternité. Dans leur paréo bleu aux motifs dorés, Quelques fleurs à l’oreille Et dans leur belle chevelure noire de jais, Les pieds nus, Teura* et Maria Adorent Avec la même ferveur Les dieux tribaux et le Christ-Roi. À l’ombre des cocotiers, Anges et démons Partagent En parfaite symbiose* Les fruits de la diversité.

53 Près d’une vasque, étoilée De nymphéas rouge carmin, Un enfant, assis Nonchalamment sur l’épaule de sa mère, Connaît La rondeur de la plénitude, Bercé par la voix Cristalline de l’eau qui s’écoule. Dans ce jardin d’Éden, J’ai déposé Les fleurs de mon immortalité Pour connaître à l’envi La splendeur du silence. Couché sur cette terre chaude et parfumée Je contemple, enfin, Les yeux fermés, La lumière apaisante du Néant, Pierre philosophale de mon existence. La Grâce M’est apparue Dans une île Où l’utopie du soleil Caresse Le rêve de l’Éternel.

54 56 Tapa* Sous le scintillement de la Croix du Sud Uni dans la nuit Au brasillement* constellé de la plaine marine, Un guerrier illustre Au visage tatoué, Conquérant de l'espace, Tahu’a de l’antique mana Tel un tiki* Commandeur de l’univers magique, Fend les flots et les vents, Scrutant, Depuis la proue de son humble pirogue, L’horizon d'une onde infinie, En quête d'un atoll mythique, Terre nourricière Que son cœur contemple Dans les abysses de sa conscience. Au tréfonds des ténèbres insidieuses, Par-delà l’emprise du temps cosmique, Par-delà les confins d’une envolée mystique, Son regard aguerri, Immense Où se mirent les feux éthérés de la voûte céleste, Décrypte Le doux chant d’Uranie*, Chantre de Tahiti. Tapa* Sous le scintillement de la Croix du Sud Uni dans la nuit Au brasillement* constellé de la plaine marine, Un guerrier illustre Au vis ge tatoué, Conquérant de l’esp ce, Tahu’a de l’antique mana Tel un tiki* Commandeur de l’univers magique, Fend les flots et les vents, Scrutant, Depuis la proue de son humble pirogue, L’horizon d’une onde infinie, En quête d’un atoll mythique, Terre nourricière Que son coeur contemple Dans les abysses de sa conscience. Au tréfonds des ténèbres insidieuses, Par-delà l’emprise du temps cosmique, Par-delà les confins d’une envolée mystique, Son regard aguerri, I mense Où se mirent les feux éth rés de la voûte cél ste, Décrypte Le doux chant d’Uranie*, Chantre de Tahiti.

55 À l’aube d’un jour glorieux, Dans les méandres embaumés d’une lumière incertaine, Son regard alangui Reconnaît l’ombre de la prophétie. Dans la splendeur du Pacifique, Trois pics basaltiques, Taillés à vif Comme les Géants des temps antiques, Profilent leurs masses Titanesques, Prodiges luminescents Nimbés d’or, Prostyles* de l’Azur. Tour de Babel ou de Pise, Sirènes effilées, Préambules bienheureux, Des cocotiers - Chevelure émeraude Au maintien majestueux - Courbés au-dessus de grèves noires Et blanches, Partition d’une musique inconnue, Semblent toucher De leur ombre gigantesque Les antennes de la Nef Primitive, Arche de Noé, Berceau de la Gent Mā’ohi.

56 Au travers de l’aura échancrée De l’aurore, Moana*, Conquérant de l’espace, tahu’a De l’antique mana, Voit resplendir, Dans sa robe diaphane Aux éclairs de lumière, Sur les cimes altières de Tahiti, La belle Hina, Fille de la Lune et du Soleil, Brandissant une torche flamboyante, Phare d’une heureuse destinée. Ô Tahiti, Shima idyllique, Hosanna* de l’insolite, Terre Sainte, Terre promise, Palestine du Pacifique. 56 Tapa* Sous le scintillement de la Croix du Sud Uni dans la nuit Au brasillement* constellé de la plaine marine, Un guerrier illustre Au visage tatoué, Conquérant de l'espace, Tahu’a de l’antique mana Tel un tiki* Commandeur de l’univers magique, Fend les flots et les vents, Scrutant, Depuis la proue de son humble pirogu , L’horizon d'une onde infinie, En quête d'un atoll mythique, Terre nourricière Que son cœur contemple Dans les abysses de sa conscience. Au tréfonds des ténèbres insidieuses, Par-delà l’emprise du temps cosmique, Par-delà les confins d’une envolée mystique, Son regard aguerr , Immense Où se mirent les feux éthérés de la voûte céleste, Décrypte Le doux chant d’Uranie*, Chantre de Tahiti. livret UTOPIA:Mise en page 1 15/12/11 16:46 Page 56

60 Moorea Aria pour ténor Moorea, Mirage éthéré, Oasis de sérénité, Depuis Tahiti, Je contemple ta robe Vaporeuse du matin, Et j’assouvis Ma soif de beauté Quand, dans ses plis infinis, Apparaissent tes baies Resplendissantes Où se mire le mont Rotui, Pic au relief saisissant. Moorea, Mirage éthéré, Oasis de sérénité, Tu nourris en ton sein Une myriade de poètes Voués au culte de ta grâce. Tes fruits parfumés, Ta vanille à la senteur magique Enivrent Mon âme alanguie Au tréfonds de ses songes.

61 Moorea, Mirage éclatant, Oasis de liberté, Tes parures innombrables, Nacres de mon inspiration Illuminent Le ciel de mes pensées. Depuis ton belvédère, Olympe de l’Idéal, J’assiste Au sacre de l’infini ; Et je livre au Temps L’écriture de ton triomphe éternel. Moorea, Nocturne aux consonances célestes, Le chant de tes rivages Berce Le ressac de ma souvenance.

64 Tautira* Aria pour contralto À Tautira, Aubade d’un éternel retour, Se dressent, Dans le bleu austral D’un ciel rayonnant, Trois pics glorieux, Massifs de la Trinité Qui, sous le regard pétrifiant D’un tiki séculaire, Réceptacle de la flamme ancestrale, Impriment leur majesté Dans l’immensité scintillante Du Pacifique. Là, Poe Rava*, Couronnée de fleurs Au parfum éloquent, Célèbre L’orbe sacré du soir, Ceinture de feu Apocalyptique Aux reflets multiples Et changeants, Embrasant L’horizon rouge de sang - Confins éthérés Où s’inscrit en relief Une masse gigantesque,

65 Titanesque, Celle de trois pics basaltiques, Portique de Tautira, Trident d’une aisance olympienne. Là, Près du récif corallien, Dans l’air sépulcral du soir, Teva*, Sur son esquif* élancé, Trace le sillon Éphémère de sa gloire future. Ébranlant la surface Apaisée d’un lagon Miroitant, Ses coups de pagaie Sculptent, Dans le marbre étincelant De ces eaux lustrales, Les ombres altières des colonnes De Tautira, Lances de son audacieuse précellence. À Tautira, Aubade d’un éternel retour, Se dressent, Dans le bleu austral D’un ciel rayonnant, Trois pics glorieux, Ithaque* de ma souvenance, Guides de mon périple terrestre Dans ma quête d’un Azur Insaisissable.

66 Rangiroa* Aria pour soprano Au petit port de Tiputa, Deux arbres centenaires À la vaste frondaison Accueillent Les passants d’un jour, En quête d’exotisme, Qui arpentent, dans une lumière Aveuglante, les rues Poudreuses de Rangiroa Aux fare* d’un blanc Éclatant, Reposoirs* de l’infini. Au nadir, À l’heure où le chenal De la passe inverse Son courant, Moana Dirige sa pirogue À la rencontre des dauphins Qui paradent En bondissant en arc de cercle Sous les doux rayons Du soleil couchant - Miracle de beauté, Nacre gravée d’une lumière Dorée qui resplendit Sur l’Olympe* embrumée de mes réminiscences. Au levant, Tout près de Avatoru, Dans le bleu

67 Infini d’un ciel Immense, Sous les feux étincelants D’un soleil ardent, Émerge, Mirage luminescent, Un motu* sauvage Au lagon d’une couleur Unique, Reflet de la lumière Grecque des temps antiques, Idéal de pureté et de sérénité. Là, Poe lti, vêtue D’un paréo aux hibiscus Rouges de Pourpre, Un tiaré à l’oreille, Les cheveux au vent, Sirène du Pacifique, Appelle de sa vrille chantante Au son aigu envoûtant, Quelques raies mantas Aux ailes d’aigle Qui embrassent L’auguste plénitude de l’océan - Ballet aquatique, Grand Oeuvre* de l’harmonie divine. Au petit port de Tiputa, Deux arbres centenaires, Reposoirs de l’infini, Caressent L’apothéose d’un songe Édénique Qui annonce Le triomphe de l’éternité.

70 Phaéton* Rondo dramatique Chœur (contraltos*) Dans une baie lointaine, Où demeurent les sylphes* de mes souvenirs, Glisse Sans bruit La pirogue d’un prêtre-poète En proie à l’obscure Mémoire. Le coryphée (soprano) Là, La Belle Here Iti À la longue chevelure, Parfumée aux senteurs de coco, Dessine de ses mains élancées La plénitude du présent, Déesse-fleur Qui livre au temps La grâce de son éternelle beauté. Le chœur (barytons) Dans une baie lointaine, … En proie à l’obscure Mémoire.

71 Le coryphée (ténor) Là, Mavi à la pêche miraculeuse Consacre, Sur le mont ’Orohena, La gloire de ses ancêtres Et de son illustre descendance. L’appel de sa conque Retentit Au-delà des plaines marines Du Pacifique, Suprême olifant* d’un rassemblement biblique. Le chœur (mezzo-sopranos) Dans une baie lointaine, … En proie à l’obscure mémoire. Le coryphée (soprano) Là, La belle Here lti Imprime, Sur le sable basaltique d’une île mythique, Le sceau D’une danse magique. Ses hanches frémissent, Et ondulent Sous le rythme des tō’ere, Métamorphose idyllique

72 D’une femme en flamme, D’un souvenir inextinguible Étoile marquisienne, Qui guide ma plume aveugle Dans les ténèbres de ma conscience. Le chœur (barytons) Dans une baie lointaine, … En proie à l’obscure Mémoire. Le coryphée (ténor) Là, Mavi, Guerrier-prêtre au visage tatoué, Dans son esquif consacré, Fouille L’onde émeraude Au panache nacré, En quête de quelques pahua*, Réceptacle de l’antique substance Qui engendra Vénus À l’ineffable grâce. Le chœur (sopranos) Dans une baie lointaine, … En proie à l’obscure Mémoire.

73 Le funambule (baryton-basse) Là, La belle Here lti Avait ceint Mon cou meurtri de juif errant, Longuement assujetti Au joug infamant de l’exil, De couronnes de fleurs, Messagères d’une oraison fraternelle, Délivrance triomphale Jetant à bas toute chaîne meurtrière. Le chœur (ténor) Dans une baie lointaine, … En proie à l’obscure Mémoire. Le funambule (baryton-basse) Là, Mavi, Sans parler, À l’ombre d’un ravenala*, M’avait offert Le nectar d’une noix de coco Pour étancher

74 Ma soif d’apatride. Sans défiance, sans jugement, sans humeur, Il m’avait tendu Cette coupe Oracle d’une amitié sincère, Gage de croyance en l’Éternel. Le chœur (tutti) Dans une baie lointaine, Où demeurent les sylphes de mes souvenirs, Glisse Sans bruit la pirogue d’un prêtre-poète En proie à l’inconnu.

Mosaïques

81 Tuamotu “Fiat lux” Théâtre de lumière où l’ombre impromptue -Unique- des cocotiers unit les brillances Azurées de l’onde à la moire* incorrompue -Miroitement insoutenable, magnificences Opalines- D’une échappée céleste, immense Talisman, réceptacle de l’ancien Mana Unifiant les Maoris sous les pahu rutu roa.

85 Rangiroa “L’arche d’alliance” Ra’i roa, anneau de Dieu, halo basaltique Arène des Ari’i*, archées* armoriales, Nacre éclatante, arrise* tes réales* Grand-voiles ; pirogue antique, polyptique* Idéal, Rostres* d’un insolite dédale, Orfroi* d’un ailleurs édénique, tu contemples Ad libitum les estampes de tes exemples.

88 Manihi «Plena gratiae» Murs sans fin en marge de l’Univers connu, Astéroïde d’Apocalypse, déferle Noblement l’immense territoire inconnu -Imprévu- de l’Infini, belle caravelle Hissant l’arc-en-ciel du Pacifique, perle Ignée de Turipoa l’immortelle.

89 Fakahina “Dies Irae” Firmament insolite, Accores* de l’irréversible, Katipa la terrible concélèbre, Avide de sang, les messes de l’innommable, Horreur de l’exotisme, déesse effroyable, Inhumaine dans ses rites funèbres, Nourrice de l’imprévisible, Atoll préadamite.

93 Arutua “Éden” Comme une coupole éthérée qui fleuronne Dans un épicycle* immense et majestueux, Parfait comme le temps et comme les Cieux, Arutua, nimbe céleste, tourbillonne. Arutua, couronne d’or, roue du ciel, Rose de l’océan, abyssal carrousel*, Où, à l’ombre des cocotiers, le Ahu-Roa Brille tel l’orbe empourpré de Ta’aroa.

97 Anaa “Stella” Empreinte divine, reflets de l’invisible, Anaa, l’esquif ovoïde ; La mer étale de l’univers, la mer de l’espoir m’enfouit Dans sa gloire ; Je me déploie, je m’envole comme un condor Dans la pénombre du nadir ; C’est la symphonie écarlate du couchant qui attise les étoiles, Étincelles divines de l’Éther*, Orbes immenses qui m’enveloppent de leurs rets* inaliénables ; Anaa, auréole D’or portant en son sein L’écho d’une parole lancinante, Rythme d’un Destin immuable.

Finale

103 Finale Chœur Tel un somnambule, Funambule de l’espace, J’avance à pas mesurés Sur un rais de lumière, Lyre de l’Universel, Scintillant et résonnant Entre les sommets mythiques de plusieurs continents. Architecte d’un Ailleurs idéal, Je traverse en pensée L’arène de mon dernier départ, Cet instant absolu Où ma pensée s’écoulera enfin Dans l’inconscient du Néant.

104 Postface Il faut tout d’abord comprendre que ce recueil est une offrande en l’honneur de Tahiti. Les mots tahitiens que j’ai utilisés et qui seront prononcés selon l’usage courant, constituent les arcanes ou assises de ma poésie. Il ne serait pas judicieux de croire que le choc de deux langues puisse engendrer quelque discordance. Au contraire, loin d’instaurer une rupture rythmique ou prosodique, le mot tahitien, comme un point d’orgue ou une pédale musicale, use d’un certain rubato, de cette liberté avec le tempo et la mesure, pour accentuer, renforcer la langue française. Par ce biais, il garantit toute son importance : certains mots français ne pourraient traduire son intrinsèque magie évocatrice.

105 Le mélange franco-tahitien harmonise d’audacieuses alliances que la licence poétique permet d’inscrire dans un cosmopolitisme linguistique, bienveillant, tolérant, loin de toute contingence malencontreuse, loin de toute conjoncture pernicieuse. Les heurts syntaxiques ou morphologiques peuvent paraître choquants, mais ils permettent un mirage d’alliances infinies, source de renouveau. Pour ma part, la poésie peut permettre la pratique du franco- tahitien, de cette langue qui existe depuis longtemps et qui n’a jamais choqué. Si cela devait scandaliser, déranger ou même effrayer, c’est que l’on n’ aura pas compris que la langue d’un poète se doit de “trouver du nouveau”, de faire éclore les fleurs d’une langue intérieure, comme ont si bien su le faire Senghor et Michaux. L’union de deux langues nécessite, donc, de part et d’autre, la tolérance de glorieux sacrifices.

107 Notes Prélude Prélude : en musique, pièce qui sert d’introduction. Rais : un rayon. Cantates Funanbulesques Cantate : en musique, scène lyrique en plusieurs parties, et à un ou plusieurs personnages. Rarahu Rarahu : aucune référence historique. Mot choisi pour sa sonorité et son sens lexical. Métaphore qui personnifie un lieu idéal. Sorte de muse à la fois guerrière, danseuse et prêtresse. Te va’a Alcaïque : à la manière du poète grec. Alcée dont les strophes convenaient particulièrement à l’expression d’émotions fortes sur un mouvement rapide. Chaconne : forme musicale, fondée sur un système de variation, dit d’amplification. Encensoir : objet dans lequel on brûle de l’encens. Épinicie : ode triomphale chez le poète Pindare. Pélagiques : abyssaux. Pers : de couleur bleue dans toutes les couleurs. Va’a : la pirogue Vestale : prêtresse romaine, vouée à la chasteté et gardienne du feu sacré. Geôle : prison Iriser : colorer des couleurs de l’arc-en-ciel. Tāmūrē Coryphée : le chef des choeurs. Contralto : la plus grave des voix de femme. Here Iti : prénom tahitien. Rondo dramatique : rondo : pièce musicale caractérisée par l’alternance d’un refrain de couplets ; rondo dramatique : rondo théâtralisé. Tāmūrē : danse tahitienne. Tō’ere : tambour tahitien. Ad libitum : à volonté Basse : la plus grave des voix d’homme Ténor : voix d’homme la plus haute. Baryton-basse : voix d’homme intermédiaire entre baryton et basse. L’honneur de Ta’aroa Alto : cf. contralto. Fugue : pièce musicale de structure tripartite (exposition, développement, stretto), fondée sur un thème et ses imitations. Soprano : voix de femme la plus aiguë. Ta’aroa : dieu polynésien de la création. Éclectique : syncrétique : qui combine plusieurs systèmes, plusieurs doctrines. P. 11 : P. 13 : P. 15 : P. 18 : P. 19 : P. 22 : P. 23 : P. 24 : P. 25 : P. 26 : P. 28 :

108 Hīmene : chant traditionnel polynésien. Marae : plate-forme de pierre, lieu sacré, lieu de culte ancien. ’Oro : dieu solaire de la guerre Marine : peinture ayant la mer pour sujet. ’Autī : cordyline. ’Aparima : ensemble de figures chorégraphiques, reposant sur une gracieuse gestuelle des mains. Azur : Idéal poétique. Mana : force sacrée, esprit des dieux. Pahu rutu roa : tambour polynésien à long battement. Tahu’a : grand-prêtre. Vivo : flûte nasale de bambou. Rarahu Tiare : arbuste, symbole de Tahiti. Jason : héros de la mythologie grecque. Fare : maison. Hupe : brise de terre, rafraîchissante. Puunui, Vairao : lieux géographiques situés dans la presqu’île. Ariane : personnage mythologique, fille de Minos et de Pasiphaé, dont la pelote de fil aida Thésée à sortir du Labyrinthe où vivait le Minotaure. Danse de l’oiseau : danse marquisienne de caractère légendaire et sacré. Icare : héros légendaire, fils de Dédale, qui s’évada du labyrinthe, grâce aux ailes fabriquées par son père, et qui s’abîma en mer pour avoir volé trop près du soleil. Knossos : centre de la civilisation crétoise, lié à la légende du Labyrinthe. La naissance de Cythère Cythère : métonymie ; île ionienne, pays idyllique dans la littérature et dans l’art. Immanence : sens étymologique : tout ce qui “réside dans” l’instant, tout ce qui lui est inhérent. Déméter : déesse grecque qui, devenue inconsolable à la suite de l’enlèvement de sa fille Proserpine, se mit en vain à sa recherche. Déméter rêve de revoir Proserpine, tout comme le poète, Tahiti. Epicure : philosophe grec qui prône la recherche d’un état de grâce, fondé sur le plaisir et surtout, sur la paix, sans lequel le souverain Bien ne saurait être atteint. Ether : infini. Lustrale : qui sert à purifier. Prolifique : fécond. Tabernacle : tente où était enfermée l’Arche d’Alliance. Eleusis Atlantide : cité légendaire qui, d’après Platon, aurait été engloutie par quelque cataclysme. Eleusis : référence aux mystères, aux autres secrets de la cité grecque d’Eleusis, fondés sur la croyance en une vie de béatitude éternelle. P. 29 : P. 35 : P. 36 : P. 38 : P. 43 : P. 44 : P. 46 : P. 30 :

109 Mélisande : héroïne dramatique qui possédait une longue chevelure. Mordorées : bruns, mêlés de rouge avec un reflet brillant. Nadir : en astronomie, point du ciel sous les pieds d’un observateur quelconque. Utopie Symbiose : “en symbiose” : en étroite union. Teura : prénom tahitien. Tapa Brasillement : scintillement nocturne de la nuit. Tapa : dessin à l’encre de chine. Tiki : représentations de dieux, de génies ou ancêtres qui abritent la force sacrée, le “mana” . Uranie : l’une des neuf Muses : muse de l’astronomie. Prostyle : portique soutenu par des colonnes. Hosanna : cri de joie, louange. Moana : prénom tahitien. Tautira Poe Rava : prénom tahitien. Tautira : lieu géographique, situé sur la Presqu’île de Tahiti. Esquif : petite embarcation légère. Ithaque : patrie du héros homérique Ulysse. Teva : prénom tahitien. Rangiroa Rangiroa : île de l’archipel des Tuamotu. Reposoir : support sur lequel le prêtre dépose le saint sacrement. Olympe : en Grèce antique, séjour des Dieux. Motu : îlot. Le Grand Oeuvre : expression alchimique : transmutation des métaux en or, recherche de la pierre philosophale. Phaéton Phaéton : baie sur la presqu’île de Tahiti. Sylphes : génies de l’air. Olifant : cor d’ivoire Pahua : coquillage en forme de bénitier. Ravenala : arbre du voyageur. Tuamotu Moire : aspect ondé d’une surface. Rangiroa Archées : nom par lequel les alchimistes désignaient le feu central de la terre et le principe de vie. Ari’i : rois Arriser : diminuer la voile. Orfroi : parement d’or. Polyptique : peinture à plusieurs volets. Réal, -ale : sens étymologique : royal. Rostre : éperon des navires de l’antiquité. P. 47 : P. 52 : P. 54 : P. 55 : P. 56 : P. 64 : P. 65 : P. 66 : P. 67 : P. 70 : P. 71 : P. 72 : P. 73 : P. 81 : P. 85 :

110 Fakahina Accore : contour d’un écueil. Arutua Carrousel : manège. Épicycle : petit cercle, en astronomie. Tautira Éther : les espaces célestes. Rets : ce qui sert à saisir, à prendre. P. 89 : P. 93 : P. 97 :

111 Table des matières Préface .......................................................................................................... 3 Préambule ................................................................................................. 7 Prélude....................................................................................................... 11 Cantates funambulesques Rarahu Te Va’a....................................................................................................... 18 Tāmūrē...................................................................................................... 22 L’honneur de Ta’aroa.......................................................................... 26 Rarahu....................................................................................................... 35 La naissance de Cythère..................................................................... 43 Eleusis ...................................................................................................... 46 Mirages Utopie........................................................................................................ 52 Tapa ......................................................................................................... 54 Moorea..................................................................................................... 60 Tautira...................................................................................................... 64 Rangiroa.................................................................................................. 66 Phaéton..................................................................................................... 70 Mosaïques Tuamotu.................................................................................................... 81 Rangiroa.................................................................................................. 85 Manihi ..................................................................................................... 88 Fakahina................................................................................................... 89 Arutua ..................................................................................................... 93 Anaa.......................................................................................................... 97 Finale Finale ...................................................................................................... 103 Postface................................................................................................... 104

Auteur Gilles CERDAN Illustrations Mateata VITRAC Suivi de projet Annie SOSSEY Maquette initiale Titaina TERAI Infographie Dylan Cancian Responsable de publication Ebooks Mairenui Leontieff Directeur de publication Éric Tournier Directeur de la DGEE Réf. PI-24001 ISBN. 978-2-37317-160-0 Dépot légal : Juillet 2024

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