Les références à Ta’aroa, dieu polynésien, au héros guerrier Mavi, à Hina, à la Tour de Babel dans la Bible, aux lieux grecs sacrés, à l’Olympe laissent aussi entrevoir une multitude de facettes, reflétant un monde où dans un creuset de légendes et de mythes, les éléments naturels enveloppent les sentiments et les sens. Parfois, la voix du poète s’élève pour célébrer l’apparente fin d’une quête, celle d’un funambule, Don Quichotte ou Phaëton qui, juché sur un fil fragile dans un monde kaléidoscopique, tenterait de dessiner isolément les arabesques ou calligraphies poétiques d’un Ailleurs chimérique. Quoique solitaire, cette aventure scripturaire, spirituelle et littéraire, n’en demeure pas moins solidaire, avec son cortège de choeurs. Sans rien ignorer de la souffrance de l’errance et de l’absence, elle inaugure une recomposition esthétique de mondes aux antipodes, tout empreinte de complicité philosophique avec autrui. Ainsi, la connivence du poète avec le lecteur, établie par une référence méta-diégétique constante, permetd’enaugureruneouverturevers tous lespossibles, vers les chemins infinis des cultures et des langues, or poétique, Jérusalem messianique que, dans son parcours imaginaire, le poète funambule recherche incessamment. «O Tahiti Shima idyllique, Hosanna de l’insolite, Terre Sainte, Terre promise, Palestine du Pacifique.»
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