QU’EST CE QUE LE HÏMENE ’ÜTË ? Définition du mot ’ütë Selon le dictionnaire de l’Académie tahitienne, le ’ütë est une des formes traditionnelles du chant6. Selon Raymond Mesplé, en 1851, le dictionnaire de Davies définit le ’ütë comme étant un chant ou une chansonnette indigène. Le ’ütë est donc un terme traditionnel7. Caractéristiques du ’ütë C’est un chant profane. Les paroles du ’ütë sont comiques, joyeuses ; elles provoquent le rire des auditeurs. Le texte relate un événement précis, se moque d’une personne, raconte un fait divers lié au district ou à l’île, etc. Les paroles, souvent intraduisibles, ont presque toujours un double sens8. Le ’ütë est interprété ou improvisé en solo par une voix d’homme ou de femme. Deux solistes peuvent dialoguer. L’accompagnement choral est fait d’un chœur mixte chantant un ostinato (a he he he a ha’a a ha’a). Les voix sont accompagnées par quelques instruments (guitare, ukulélé, accordéon…). Peuvent aussi s’y joindre des instruments de percussion (tö’ere, tariparau). Le tempo est modéré. Une courte introduction, faite par le soliste ou par un instrument mélodique, précède le ’ütëproprement dit. De façon symétrique, une conclusion rapide est confiée au soliste. Il y a deux types de ’ütë : le ’ütë ’ärearea et le ’ütë paripari. D’où vient le ’ütë ? Selon Raymond Mesplé, la présence d’un ostinato, de sons gutturaux9, de glissandi10, l’improvisation du texte, sont des traits traditionnels. Mais, comme le hïmene rü’au, le ’ütë mä’ohi a subi des transformations dûes à l’introduction d’un accompagnement instrumental, et à une conception harmonique de la musique occidentale11. À quelles occasions chantait-on le ’ütë ? Le ’ütë est chanté lors des fêtes, des réunions, des bringues… Composition Un ou deux solistes accompagnés d’un chœur chantant un ostinato et jouant d’instruments mélodiques. 24 6. Académie tahitienne, p.552 7. Raymond Mesplé, Les hīmene en Polynésie française p.44 8. Raymond Mesplé, Les hīmene en Polynésie française p.42 9. Un son guttural : son émanant de la gorge 10. Glissandi : Le changement de hauteur est fait par un son continu qui “glisse”. 11. Raymond Mesplé, Les hīmene en Polynésie française p.45
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