Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire
Après plusieurs rencontres et de nombreuses observations de terrain, je m’aperçus qu’il était difficile de « pénétrer » cette association malgré mon origine hakka. En effet, sans personne pour m’y introduire, je fus confronté à une certaine opacité de la part des quelques personnes rencontrées. Par ailleurs, le fait de ne pas maîtriser la langue hakka ni le mandarin était préjudiciable dans la mesure où les membres de l’Association Harka Tsung Chinh ne parlent pas français, ou du moins, le maîtrisent mal, induisant par la même occasion une certaine méfiance à mon égard. On m’avait déjà averti qu’il serait difficile de pénétrer le milieu chinois parisien si je ne parlais pas au moins une langue chinoise, et notamment le mandarin. Ainsi, plusieurs fois, je l’ai constaté à mes dépens, notamment en essayant de rentrer en contact avec des Hakkas de Paris. Cela se caractérisait souvent par de l’indifférence ou un rejet catégorique. Des prises de contact avec des Hakkas de Paris se sont donc soldées par des échecs. Afin de mener une étude approfondie de cette association, la maîtrise du chinois est nécessaire aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. En effet, mis à part les documents échangés avec l’administration française, les autres correspondances de cette association semblent être tenues en mandarin. Néanmoins, des archives en français ont pu être recueillies au bureau des associations de Paris. Elles concernent les statuts et les différents bureaux de l’Association Harka Tsung Chinh. D’autres difficultés sont à noter, telles que les hospitalisations répétées et régulières du principal informateur de cette association. Ce dernier n’a pas pu être sollicité comme dans une recherche classique. Ces hospitalisations ont également empêché toute rencontre « physique ». Les contacts et les échanges se sont donc effectués par téléphone et par courrier à la demande de l’informateur cité précédemment. Je lui ai également demandé si une autre personne pouvait me diriger dans ma recherche mais cette question est restée sans réponse, sinon que les personnes qui fréquentaient cette association ne parlaient pas français. On me rétorqua également qu’il n’y avait que des personnes âgées dans cette association. C’est ainsi que toutes ces difficultés m’ont incité à songer à une réorientation de mon sujet de recherche initial. Désirant continuer une recherche sur une comparaison entre une association hakka à Paris et une autre en Polynésie française, je me suis intéressé à l’Association Philanthropique Chinoise de Tahiti en vue de la comparer à l’Association Harka Tsung Chinh de Métropole. Dans cette perspective, des contacts ont été conservés avec cette dernière mais l’éloignement a fait qu’ils s’effritèrent. Par la suite, au fur et à mesure du travail effectué sur l’Association Philanthropique Chinoise de Tahiti, je me suis aperçu que la qualité et la quantité 12
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