Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire
des sources recueillies n’étaient pas égales à son homologue parisien. Aussi, la comparaison entre ces deux associations reste intéressante mais ce travail m’incite à penser qu’il nécessite plus de temps et davantage de moyens. Ce constat est le résultat de nombreuses réflexions sur les communautés hakkas de Paris et de Tahiti. En effet, toute comparaison est limitée, notamment à cause des contextes différents que connaissent ces deux associations hakkas. Par exemple, l’Association Harka Tsung Chinch en France a été fondée en 1984 tandis que l’Association Philanthropique Chinoise a été créée en 1921. La première association est dirigée par des Asiatiques de nationalité laotienne ou de nationalité française. Il est établi que les Hakkas sont surtout arrivés en Métropole dans les années 1980 lors du mouvement des réfugiés d’Asie du Sud-Est (surtout du Vietnam, du Laos et du Cambodge). Cette dernière constituait leur première « terre d’accueil ». La plupart de ces Hakkas semblent également être venus du Laos. Il y aurait aussi eu des alliances entre les Laotiens et les Hakkas. Quant à la seconde association, elle est le résultat d’une longue et progressive implantation, contrairement à son homologue parisien. Cet aspect sera développé ultérieurement au cours du mémoire. En attendant, nous pouvons dire que les environnements respectifs de ces deux associations sont une source de différenciation. En effet, l’Association Harka Tsung Chinh est installée dans une métropole urbaine de plus de dix millions d’habitants, tandis que son homologue tahitien est sur une île de plus de 160 000 habitants. Un travail de comparaison demande donc une étude approfondie de ces deux communautés, du fait que leurs contextes respectifs diffèrent. Par ailleurs, les Hakkas sont minoritaires au sein de la population chinoise parisienne, contrairement à Tahiti où ils sont majoritaires. À la suite de ces constatations, j’ai décidé de me concentrer sur l’étude de la communauté chinoise de Polynésie française, cette dernière étant mon sujet de recherche privilégié. Par la suite, il me sera peut-être possible d’envisager l’étude des Hakkas de Paris comme un second terrain de recherche. Ainsi, je me suis recentré sur l’Association Philanthropique Chinoise de Tahiti pour en faire une étude approfondie. L’altérité ressentie au cours de mes séjours dans le milieu chinois de Paris m’a également fait prendre conscience que mon thème de recherche principal est avant tout les Chinois, voire les Hakkas, de Polynésie française. En effet, elle m’a permis d’étendre et d’approfondir des questions sur ces derniers. C’est ainsi que ma deuxième année de recherche a été consacrée à étudier l’Association Philanthropique 13
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