Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire
possibilité aux membres d’une association de construire des références identi- taires qui leur sont propres. Dans cette perspective, une association est alors un objet de mémoire ou un bien du passé qui interpelle de nombreux acteurs sociaux. Cela se traduit par la construction d’une identité individuelle et collective issue des interactions liées à la mémoire du lieu. Une association est aussi un lieu de sociabilité où des relations sociales et des faits sociaux se forment et se développent. Dans un premier temps, ces derniers s’élaborent en fonction des interactions entre les membres d’une association. Mais, dans un second temps, ils peuvent aussi se former selon des acteurs sociaux extérieurs à la structure associative. Ainsi, ces échanges et ces rencontres semblent permettre l’identification d’un « Nous » et d’un « Soi » par rapport à d’« Autres ». Ces derniers englobent aussi bien les membres d’une association que les individus qui y sont étrangers. C’est à travers tous ces regards entrecroisés que se construit également l’identité individuelle et collective. L’association est alors un cadre social qui fournit l’espace et le temps où s’exprime et s’élabore l’identité. Par ailleurs, cette dernière est également liée à un système de repré- sentations. Ainsi, il peut s’agir d’une autoreprésentation issue des membres d’une association, ou encore, d’une représentation imposée par des individus de l’extérieur. Dans l’ensemble, il en résulte qu’on crée des références identitaires et des sentiments d’appartenance en fonction des représentations qu’on se fait d’une association et de ses membres. Ces représentations sont alors à l’origine de différences et de similitudes qui permettent aux individus de s’identifier par rapport à une structure et à une culture associative. Tous les éléments que nous venons de voir font d’une association une « micro-société » où s’expriment et se construissent des références identitaires. En effet, cette dernière semble se définir en partie par rapport à la société dans laquelle elle évolue. Par conséquent, une association ne serait pas un lieu de mémoire, si elle n’était pas reconnue comme tel par la société ou le groupe qui l’entoure ou l’encadre. Ces derniers reconnaissent notamment la pérennité d’une association, et participe à sa considération en tant qu’objet de mémoire. Les sociabilités qui se créent et se développent dans une association sont également en rapport et en interaction avec la société environnante. Cette dernière peut déterminer la nature et les objectifs de ces relations sociales. Par ailleurs, il en est de même pour les représentations qui se forment au sein de et sur une association. L’enchevêtrement de ces éléments fait qu’une association est productrice d’identité. Une structure associative permet aussi à cette 153
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