Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire

dernière de s’exprimer et de se construire en fonction de son environnement so- cial et culturel. Dans le cas de l’Association Philanthropique Chinoise et de la communauté chinoise de Polynésie française, il en résulte que l’identité hakka ou punti est intégrée dans une identité chinoise globalisante. Néanmoins, des nuances et des approfondissements sont nécessaires pour comprendre ce qu’est l’identité de ces Chinois de la Diaspora. C’est ainsi que l’Association Philanthropique Chinoise peut être un « miroir », au sens lacanien, de la « communauté » chinoise de Tahiti. Si l’iden- tité des Chinois de Polynésie française se réfléchit à travers cette association, cette dernière est également un référent identitaire important. Aussi, elle marque profondément la communauté chinoise de Tahiti et permet sa percep- tion. Car cet objet ne cesse d’évoluer en parallèle et en même temps que la communauté à laquelle elle est rattachée. Les rapports qu’entretient l’Asso- ciation Philanthropique Chinoise avec la Chine continentale sont notamment destinés à se développer et à prendre une place toujours plus prépondérante au sein de cette association. Ces liens sont-ils donc déterminants au sein du groupe chinois de Polynésie française ? Quelles sont les conséquences de ce rappro- chement avec la Chine continentale ? Les avantages et les inconvénients ? Les enjeux ? Il semble ainsi que l’Association Philanthropique Chinoise se tourne encore vers d’autres objectifs associatifs, concernant à la fois la communauté chinoise et l’ensemble de la Polynésie française. Le développement de ses activités présage-t-il également sa professionnalisation ? Assiste-t-on alors à une « autre vie » de cette association ? La place de cette structure est-elle redéfinie au sein de la communauté chinoise de Polynésie française et par rapport à la société environnante ? À la suite de tous ces propos, une autre étude de l’Association Philanthropique Chinoise permettrait de mieux comprendre et d’appréhender les liens qui rapprochent la communauté chinoise de Polynésie française et la Chine continentale. Elle s’intègrerait dans un cadre d’analyse du phénomène et du concept de « diaspora », impliquant les problématiques liées à l’immigration. Existe-t-il notamment des références identitaires relatives à un mouvement diasporique ? Comme nous avons pu le constater à travers l’Association Philanthropique Chinoise d’aujourd’hui, la communauté chinoise de Tahiti est davantage un groupe fragmenté et imaginaire qu’un groupe uni et solidaire. Ce qui peut constituer une originalité au sein de la Diaspora chinoise. Le déclin des pratiques communautaires et des associations chinoises, ainsi que le changement de mode de vie et de mentalité, explique en partie ce fait. L’originalité soulevée 154

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