Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire

peuvent être plus délicates que dans une recherche classique. Outre la prise en compte de cette subjectivité, d’autres difficultés ponctuent cette recherche, comme l’état des archives de l’Association Philanthropique Chinoise de Tahiti. Ces dernières ne sont réellement tenues que depuis l’année 2002, or cette association a environ 85 ans. Plusieurs déménagements et des travaux successifs expliqueraient en partie ce fait. Par ailleurs, selon des informateurs, le précédent bureau ne tenait pas de tels documents. Par exemple, quand les précédents statuts de l’Association Philanthropique Chinoise ont été demandés, il a été répondu qu’ils étaient inexistants et que c’était la première fois qu’on posait cette question. Les quelques archives en chinois sont également dans un mauvais état de conservation. Elles sont peu nombreuses et rangées dans deux petits cartons. Il semble qu’elles se composent principalement de carnets de facture. Par ailleurs, il a été demandé si quelqu’un pouvait se charger de leur traduction. Mais par manque de disponibilité, cela n’a pas pu se faire. Ce manque de temps et de moyen pourrait être résolu dans un travail plus avancé, comme une thèse, notamment par une recherche plus approfondie de ce type d’archives et par l’emploi d’un traducteur. De plus, la rareté et l’indisponibilité de ces documents pourraient s’expliquer par le fait que les associations chinoises de Tahiti, celles issues de la période coloniale, étaient des lieux fermés et tenus à l’écart de l’extérieur. On peut donc supposer que certains documents, hormis ceux officiels car ils maintenaient des relations avec l’administration française, ont été détruits ou « oubliés ». À moins qu’ils ne soient toujours à l’abri de l’extérieur. La recherche en Polynésie française est également une activité difficile, dans la mesure où les ouvrages scientifiques sont peu nombreux et difficiles à obtenir. L’éloignement explique en partie cette lacune. En effet, la bibliothèque de l’Université du Pacifique ne possède pas un fond important, et notamment en ethnologie et en anthropologie. On peut cependant y trouver quelques ouvrages de base. Sur le plan théorique, l’Association Philanthropique Chinoise est envisagée comme une « entité » qui est en interaction avec les différents acteurs de son environnement. Un des éléments de ce dernier se trouve être le milieu associatif chinois. Ainsi, cette association constitue un point de vue ou une porte d’en- trée sur le monde des associations chinoises de Polynésie française et sur la communauté chinoise de Tahiti. Cette recherche s’appuie principalement sur les travaux d’Erving Goff- man, ainsi que sur les méthodes et les concepts de l’anthropologie urbaine. Cette dernière a pour origine l’École sociologique de l’Université de Chicago, 17

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