Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire

Les Sino-Américains rêvent-ils tous d’être appelés des Américains-Amé- ricains ? Rien n’est moins sûr car le culte de la singularité et de l’individua- lisme, la conviction que les appartenances ethno-raciales sont non seulement contingentes et fluides mais ne forment qu’un des marqueurs d’identité, et la volonté de choisir librement toutes ses affiliations ont pénétré toutes les com- posantes de la société américaine, en Californie surtout. Comme tous les groupes ethniques qui les ont précédés, les Sino-Américains ont des concep- tions diverses : certains cherchent à concilier la généralité démocratique et la singularité culturelle, d’autres pensent que s’ils forment une diaspora aux yeux d’observateurs extérieurs, celle-ci comporte des traits américains irréductibles qui la différencient des autres, et d’autres enfin énoncent l’idée en forme de boutade qu’ils sont Asiatiques par accident 34 . 183 34 Eric Liu, The Accidental Asian : Notes of a Native Speaker, New York : Random House, 1998. Pour perpétuer leur culture, les Chinois d’Amérique se fédèrent en associations comme celles qui existent en Polynésie française. Ici, des représentants de l’Association culturelle chinoise Confucius de Los Angeles.

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