Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire

et sa démarche est d’être une « ethnologie dans la ville » (Gutwirth, Pétonnet : 1987). Ainsi, la ville constitue simplement le milieu dans lequel l’ethnologue étudie des communautés ou des groupes. L’ethnologue montre comment des populations diverses pratiquent un usage ethnique de la ville et des formes urbaines. Concernant l’Association Philanthropique Chinoise, cette dernière s’insère tout d’abord dans un cadre urbain, celui de la ville de Papeete. Ce qui en fait un objet urbain. Par la suite, on doit également tenir compte de l’espace insulaire que représente l’île de Tahiti. Papeete constitue le centre administratif, politique et économique de la Polynésie française. Sa population urbaine compte environ 60 000 habitants. De plus, la ville de Papeete forme une conurbation qui s’étend de Faa’a à Arue. Elle s’est développée en fonction de son site, c’est-à-dire une baie, et de son port. Ce dernier est la principale interface maritime du territoire. Il forme également un pôle industriel. Par conséquent, Papeete est notamment caractérisée par son intense activité portuaire, ainsi que par sa vie et sa zone urbaine. Il en résulte que cette association reste un « théâtre urbain » au sens d’Anne Raulin, où « l’ethnique est quotidien ». Ainsi, il s’agit d’une association ethnique dans la ville de Papeete. Par ailleurs, le contexte aussi bien intérieur qu’extérieur est très important, dans la mesure où les comportements et les actions de l’Association Philanthropique Chinoise en dépendent. L’évolution de la communauté chinoise de Polynésie française, à la fois à la ville et sur l’île, est également un facteur à prendre en considération. Ainsi, cette association peut être considérée comme un des reflets de ce groupe. Dans cette perspective, son ancrage et ses interactions avec différents acteurs sociaux dans la ville sont tout aussi importants. Ils permettent d’appréhender et de comprendre la communauté chinoise de Tahiti. Afin de mener cette étude, les articulations fonctionnelles, spatiales et sociales de l’Association Philanthropique Chinoise ont été prises en compte pour décrire les interactions qui s’y développent. En effet, elles s’entremêlent et permettent la structuration de cette association. Par ailleurs, ces articulations semblent communes à une majorité d’associations. Ainsi, l’articulation fonctionnelle concerne l’organisation et le fonctionnement d’une association. L’articulation spatiale englobe les spatialités que peut revêtir une telle structure. Enfin, l’articulation sociale comporte les relations sociales et les faits sociaux que l’on peut constater dans cette association. Au niveau de la rédaction, il a été principalement choisi de conserver les entretiens et les extraits tels qu’ils sont. Les découpages sont donc évités. 18

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