Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire

UNE APPROCHE DIACHRONIQUE DE L'ALIMENTATION À TAHITI Christophe SERRA MALLOL, Maître de conférence en sociologie à l’Université de Toulouse 2, Le Mirail, a soutenu une thèse en Anthropologie en 2007 à l’Université de la Polynésie française sur « Traditions alimentaires et changement social. Approche socio-anthropologique de l’alimentation à Tahiti (Îles de la Société, Polynésie française) ». Le texte qui suit reprend la présentation qu’il en a faite lors du dîner-débat de l’association le 11 février 2009. L’objectif de cette conférence est d’étudier de façon diachronique, et sous l’angle des interactions avec la modification de leur environnement, le système alimen- taire et les représentations des Tahitiens. Nous nous inscrivons ici dans une anthropologie qui localise au sens premier du terme la culture étudiée dans un contexte environnemental mais aussi historique, autant que politique, économique, social et symbolique. Pour tâcher de comprendre l’alimentation tahitienne contemporaine, il nous faut ainsi nous pencher sur celle de la société ancienne, ainsi que sur les conditions écosystémiques au sens large qui les ont permises. Nous décrirons d’abord les conditions environnementales et les disponibilités en ressources alimentaires, ainsi que leurs modes de production. Nous carac- tériserons ainsi la société tahitienne de société de relative abondance, et la place centrale de l’alimentation au sein de la société tahitienne ancienne sera mise en évidence. Nous évoquerons ensuite le malentendu du contact avec les Européens et le passage d’un culte tahitien de l’abondance au mythe européen de l’abondance édénique. Puis nous étudierons le triple impact de la christianisation de la société, de la colonisation française et des transferts financiers massifs qui ont accompagné les expérimentations nucléaires, pour aboutir à l’analyse des pratiques et représentations alimentaires contemporaines des Tahitiens. L’espace alimentaire des anciens Tahitiens était composé en grande partie, en plus des produits marins dont l’océan Pacifique et les lagons insulaires pourvoient à profusion, d’aliments que les premiers Polynésiens avaient apporté avec eux au cours de leurs voyages transocéaniques depuis l’ouest du 197

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