Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire

’opu fetete , n’est pas considéré comme négatif, mais comme « imposant ». La valorisation de la corpulence à Tahiti est un phénomène toujours persistant, malgré l’influence forte à travers les médias notamment télévisuels du modèle de la minceur corporelle. Pour l’ensemble de la Polynésie française, des travaux menés en 1995 par la Direction de la Santé de Polynésie française établissaient la ration quotidienne moyenne à 3350 calories chez les femmes et 4400 calories chez les hommes, soit presque le double de la valeur moyenne métropolitaine. Dans une enquête réalisée en 2002, le taux moyen de prévalence de l’obésité était de 45% pour les femmes et 42% pour les hommes qui se définissent comme Mä’ohi . À titre de comparaison, le taux de prévalence de l’obésité en 2003 est de 11 % environ chez les adultes français, et de 27% aux États-Unis où l’obésité est vue depuis plusieurs années déjà comme un problème majeur de santé publique et d’un coût social très élevé. Les études menées montrent de façon nette le caractère très marqué du profil de la personne en surpoids dans les Îles de la Société : l’indice de masse corporelle (I.M.C.) augmente avec l’âge et le sexe, et avec l’éloignement de l’agglomération de Papeete. L’I.M.C. est également lié de façon inversement proportionnelle au niveau d’études, à la catégorie socioprofessionnelle de la personne interrogée, et au revenu mensuel du ménage. Mais le critère qui entraîne la plus forte disparité entre les sous-groupes est le critère « sentiment d’appartenance communautaire » : l’I.M.C. moyen varie ainsi pour ses extrêmes de 23 (« Asiatique ») à 30 (« Mä’ohi ») en passant par 25 pour les « Européens » et 27 pour les « Demis 2 ». Selon la définition des degrés de corpulence définis par l’O.M.S., l’obésité à Tahiti concerne ainsi 43% des « Mä’ohi », 29% des « Demis », 17% des « Européens » et moins de 3% des « Asiatiques ». Un autre facteur important qui favorise le développement de l’obésité, et qui vient renforcer les facteurs précédemment évoqués, est la dépense énergétique. Dans les Îles de la Société, le déclin de l’agriculture, activité qui demande un effort physique important, au profit des activités tertiaires, n’est certainement pas sans effet sur l’évolution de l’obésité, notamment auprès des catégories sociales les moins aisées. La couverture des besoins énergétiques (le rapport entre apport énergétique et besoin énergétique moyen défini par l’O.M.S.) est 214 2 La moyenne métropolitaine est un I.M.C. de 25,0 pour les hommes et de 23,5 pour les femmes (Union Française des Industries de l’Habillement étude auprès de 11 562 personnes entre avril 2003 et avril 2005).

RkJQdWJsaXNoZXIy NzgwOTcw