Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire
4 ÉDITORIAL Dans le bulletin n°11, Mike Tchen, professeur d’Histoire-Géographie au lycée La Mennais, nous avait donné un résumé de sa présentation : « Des Chinois en Polynésie française aux Chinois de Polynésie française », faite lors d’un dîner-débat de l’asso- ciation en mai 2008. Il a accepté notre invitation de publier dans ce bulletin une étude plus longue d’ethnohistoire : « Les Chinois de Polynésie française, entre permanence et transformation identitaire. L’Association Philanthropique Chinoise de Tahiti », son mémoire de master d’anthropologie sociale et culturelle préparé entre 2003 et 2005 à l’université d’Aix-Marseille. Au-delà de l’histoire de l’émigration chinoise et de la dias- pora chinoise et plus particulièrement des Hakkas en Polynésie française, Mike Tchen étudie l’évolution de l’identité chinoise qu’il résume dans les questions suivantes : • « Les Chinois de Polynésie française sont-ils toujours des immigrés chinois ou sont-ils désormais des Polynésiens “de souche” ? » • « Ont-ils des “racines” identitaires et culturelles en Polynésie française ? » Son travail analyse les processus de transformation et d’intégration. Il choisit de le faire par le biais de l’étude d’une des nombreuses associations chinoises : l’Association Philanthropique Chinoise de Tahiti. Historiquement, elle est un lieu de mémoire et de transmission, celui de l’installation des immigrés chinois à l’époque coloniale et de la diffusion d’une édu- cation et d’une culture chinoise. Aujourd’hui, elle est un lieu de rencontre pour les Chinois entre eux et avec les autres populations de la société polynésienne. Elle a tou- jours gardé des liens avec la « Chine éternelle », avec qui elle partage une identité culturelle commune. La loi du 9 janvier 1973 marque une étape importante dans le processus d’intégration, avec l’acquisition de la nationalité française et le droit de vote. L’intégra- tion socio-économique et l’évolution des mœurs chinoises s’accompagnent alors d’une perte de l’esprit de solidarité et du déclin des pratiques communautaires. L’identité chinoise évolue. Elle se réfère de plus en plus à l’ensemble de la société polynésienne, mélange de trois cultures : chinoise, mä’ohi et française (ou occidentale). Ce bulletin publie trois autres textes qui reprennent les thèmes de trois dîners-débats de l’association au cours de l’année 2009. Sur le même thème que l’étude précédente, Léopold Mu Si Yan nous présente : « Les Chinois de la Californie ». Sur l’identité, ma’ohi cette fois, Bruno Saura revient sur une partie du sujet de son dernier ouvrage avec : « Les discours de l’identité mä’ohi . Contenu théorique, et actualité politique renouvelée en 2009 ». Christophe Serra Mallol nous livre un résumé de sa thèse d’anthropologie dans : « Une approche diachronique de l’alimentation à Tahiti ». Nous remercions vivement ces auteurs pour la confiance qu’ils nous accordent et leur contribution au bulletin de l’association des Historiens et Géographes. Bonne lecture. Jean-Marie Dubois
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