Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire
AVANT-PROPOS Ce travail est le résultat de deux années de recherche et de formation 1 dans le cadre d’un master en anthropologie sociale et culturelle. Il vous est présenté dans son format d’origine 2 et tente de s’adresser aussi bien aux néophytes qu’aux initiés du thème qu’il traite. Ainsi, il ne prétend pas être un ouvrage de chercheur mais d’un étudiant-chercheur. La nuance est mince mais importante car ce mémoire est perfectible dans tous ses aspects, autant au niveau méthodologique qu’au niveau du contenu. Il s’agit d’un état des recherches que j’ai pu effectuer entre 2003 et 2005, ainsi que des données recueillies à cette époque. Leurs résultats peuvent toujours être complétés ou contredits par de nouvelles informations, ils ne sont pas immuables. En effet, la vérité et la réalité sont des quêtes interminables. De plus, les « chercheurs » ne se nommeraient pas ainsi, s’ils ne passaient pas toute leur vie à chercher. Et je suis loin d’avoir acquis cette démarche car, depuis la fin du mémoire, j’ai suspendu mes activités de recherche pour me consacrer à celles de l’enseignement. Domaine qui me permet de rester en contact avec celui énoncé précédemment. Et c’est pendant un cours qu’il m’est arrivé d’interroger des élèves sur leurs connaissances historiques des Chinois de Polynésie française. À la question : « Quand sont arrivés les premiers Chinois à Tahiti ? », les élèves fournissent principalement deux réponses. L’une est un timide « je ne sais pas », l’autre un enthousiaste « avec Atimaono (ou le coton), monsieur ». La première fois je fus à la fois ravi et déçu de ces réponses. Ravi car certains étaient capables de remémorer ce fait historique d’une importance symbolique pour l’installation des Chinois en Polynésie française 3 . Déçu car beaucoup d’autres l’ignoraient, bien que cette histoire soit désormais abordée dans le primaire dans le cadre du programme adapté d’histoire (mais il faut reconnaître que j’étais en face d’une classe de lycée et que le temps où ils jouaient aux billes et à la corde leur sem- blait remonter à la préhistoire). En réalité, j’étais surtout déçu de constater que même les élèves d’origine chinoise ignoraient ce fait et que beaucoup étaient incapables d’approfondir la question. Est-ce le signe d’une intégration réussie 5 1 De 2003 à 2005. 2 Sans les annexes. 3 On remarquera l’absence de temporalité ou de contexte historique dans certaines réponses fournies par les élèves, mais le fait historique est tout de même présent dans leurs pensées.
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