PRÉAMBULE Cet ouvrage fait suite à «Enseigner l’EPS en Polynésie française». Il a pour but de faciliter la mise en oeuvre de l’EPS à l’école primaire au travers de l’étude de quelques activités physiques, sportives et artistiques (APSA). Au préalable, nous ferons un bref état des lieux, sans complaisance, de son enseignement en Polynésie française. uEn premier lieu, on constate un décalage entre les intentions affichées et les prises de décisions : Les orientations des différents ministères de l’Éducation ces 20 dernières années conduisent à un recentrage des textes sur lire, écrire, compter ainsi que sur la maîtrise des langues de communication. Or lire, écrire, parler et compter n’apprennent pas à se mouvoir. Pourtant, comme cela est précisé dans les documents d’application, l’organisation corporelle contribue à l’acquisition de ces compétences. Cet apport, si particulier, de l’EPS s’avère encore plus accentué chez les élèves en difficulté scolaire. Les derniers programmes du collège, en vigueur à la rentrée 2009 en Polynésie française, pointent la contribution de l’EPS dans l’acquisition du socle commun des compétences. Aucun travail dans le même sens n’est programmé pour l’école primaire. uQu’en est-il de la fameuse dichotomie corps-esprit en 2009 ? Au mois d’août 2009, une enquête révèle que 34% des jeunes de 5 à 14 ans en Polynésie sont obèses et de nombreux débats mettent l’accent sur la qualité de l’alimentation. La société devrait réfléchir sur une éducation corporelle au sens large du terme : on ne peut séparer le corps de l’esprit. Les documents d’application précisent que «l’apport de l'éducation physique et sportive à la formation globale est irremplaçable». Une pratique physique effective de 3 heures hebdomadaires et la réflexion méthodologique l’accompagnant, contribueraient probablement à lutter contre ce fléau et ses conséquences. uIntéressons-nous aux représentations sous-jacentes de l’EPS : L’EPS a longtemps été considérée comme une discipline d’éveil. Les compétences seraient innées et la seule mise en situation ludique permettrait d’éduquer les enfants. Les textes de 2002, repris en 2006 en Polynésie française, mettent en évidence que l’éducation physique, comme toute discipline d’enseignement, nécessite la construction d’un socle de savoirs fondamentaux, formulés en termes de compétences et de connaissances. Ce travail de conception devrait s’effectuer sous la responsabilité des équipes de cycle au sein de chaque école. Peu d’écoles aujourd’hui sont en conformité avec ces textes. uLe constat effectué par le responsable, chargé de mission pour le développement de l'EPS et du sport scolaire auprès du ministre de l’Éducation en Polynésie française, en 2007 est sans appel. Nous sommes loin de nous donner les moyens pour réaliser toutes les ambitions 5
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