23 Programmes C1 2022 adaptés à la Polynésie française 4.2.1.1. Écouter de l’écrit et comprendre En préparant les enfants aux premières utilisations maîtrisées de l’écrit en cycle 2, l’école maternelle occupe une place privilégiée pour leur offrir une fréquentation de la langue de l’écrit, très différente de l’oral de communication. L’enjeu est de les habituer à la réception de la forme écrite de la langue française et des langues polynésiennes afin d’en comprendre le contenu. L’enseignant conduit un travail spécifique pour guider la compréhension. Il prend en charge la lecture de messages et de textes variés, oriente et anime les échanges qui suivent l’écoute. Les textes lus par l’enseignant permettent aux élèves « d’entendre du langage écrit », de développer leur capacité à écouter, à se représenter une situation. La progressivité réside essentiellement dans le choix de textes de plus en plus longs et éloignés de l’oral ; si la littérature de jeunesse, avec les récits, les contes, les textes poétiques, etc. y tient une grande place, les messages de consignes, les textes injonctifs (type recette de cuisine, règle de jeu, etc.) et, les textes documentaires ne sont pas négligés. 4.2.1.2. Découvrir la fonction de l’écrit L’objectif est de permettre aux enfants de comprendre que les signes écrits qu’ils perçoivent valent du langage en réception, l’écrit donne accès à la parole de quelqu’un et, en production, il permet de s’adresser à quelqu’un qui est absent ou de garder pour soi une trace de ce qui ne saurait être oublié. L’écrit transmet, donne ou rappelle des informations et fait imaginer : il a des incidences cognitives sur celui qui le lit. À l’école maternelle, les enfants le découvrent en utilisant divers supports (livres variés, affiches, lettres, messages électroniques ou téléphoniques, étiquettes, etc.), en français et en langues polynésiennes, en relation avec des situations ou des projets qui les rendent nécessaires ; ils en font une expérience plus précise encore quand ils sont spectateurs d’une écriture adressée et quand ils constatent eux‐mêmes les effets que produisent les écrits sur ceux qui les reçoivent. 4.2.1.3. Commencer à produire des écrits et en découvrir le fonctionnement C’est l’enseignant qui juge du moment où les enfants sont prêts à prendre en charge euxmêmes une partie des activités que les adultes mènent avec l’écrit. Et comme il n’y a pas de pré-lecture à l’école maternelle, cette prise en charge partielle se fait en production et largement avec l’aide d’un adulte. Toute production d’écrits nécessite différentes étapes et donc de la durée avant d’aboutir ; la phase d’élaboration orale préalable du message est fondamentale, notamment parce qu’elle permet la prise de conscience des transformations nécessaires d’un propos oral en phrases à écrire. La technique de dictée à l’adulte concerne l’une de ces étapes qui est la rédaction proprement dite. D’autres expériences précoces, comme les essais d’écriture spontanés des élèves, que l’en- seignant peut reprendre pour les faire évoluer, contribuent aussi à une prise de conscience du pouvoir que donne la maîtrise de l’écrit. 4.2.1.4. Découvrir le principe alphabétique L’une des conditions pour apprendre à lire et à écrire est d’avoir découvert le principe alphabétique selon lequel l’écrit code en grande partie, non pas directement le sens, mais l’oral (la sonorité) de ce qu’on dit. Durant les trois années de l’école maternelle, les enfants vont découvrir ce principe (c’està-dire comprendre la relation entre lettres et sons) et commencer à le mettre en œuvre dans les deux langues. Ce qui est visé à l’école maternelle est la découverte de ce principe et non l’apprentissage systématique et complet des relations entre formes orales et écrites. La progressivité de l’enseignement à l’école maternelle commence par l’écriture. Les enfants ont en effet besoin de comprendre comment se fait la transformation d’une parole en écrit, d’où l’importance
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