12 Cet ouvrage réunit des textes produits majoritairement dans le cadre du Master 2 Médiation scientifique et culturelle de l’INSPÉ de l’Université de la Polynésie française, avec la participation de quelques enseignants et passionnés de théâtre. Sa production a été initiée lors des Journées de la Recherche en Éducation 2018 (JRE 2018), suite à une table ronde sur la thématique « Théâtre de sciences ». La crise sanitaire a retardé sa sortie mais, par ailleurs, a permis à des étudiants d’une nouvelle promotion de rejoindre l’aventure. Sciences et théâtre, jugés au premier abord comme des univers a priori distants peuvent se rencontrer et s’enrichir réciproquement dans le cadre de la Médiation scientifique et culturelle. Effectivement, la médiation scientifique théâtrale peut générer compréhension et enrichissement des connaissances et susciter des réactions comme dans les vraies représentations théâtrales (Ford, 1999 ; Lemire et Girault, 2001). Son objectif est plus proche de la sensibilisation aux principes fondamentaux et aux connaissances de base, à l’éveil de la curiosité (Doncque, 1998), à un changement de position vis-à-vis de l’idée d’inaccessibilité des sciences, que d’un apprentissage scolaire des savoirs. Dans le spectacle vivant de sciences (« théâtre de sciences » ou « animation spectaclisée ») le message est construit dans une logique de communication (Boyer, 1993). Toutefois, les textes, la scénographie, les mises en scènes doivent veiller à dispenser « une image correcte de la science, de sa démarche, de ses résultats et des rapports complexes qu’elle entretient avec la société » (Gillet, 1993). C’est pourquoi les textes que nous avons réunis dans cet ouvrage ont fait l’objet d’une double expertise par des spécialistes du domaine. Ils proposent des suggestions de décor et des costumes et sont assez riches en didascalies. L’ouvrage s’adresse aux enseignants qui pourraient exploiter les pièces dans le cadre scolaire ; un exemple d’activité théâtralisée est ainsi présenté à la fin de l’ouvrage. Il peut aussi inté- resser les parents ou le grand public. L’approche théâtrale des sciences connaît déjà du succès dans la médiation, tant du côté des « acteurs » que du public, tous les participants apprenant librement et non pas sous la contrainte scolaire classique (Raichvarg, 1993b). L’approche généralement choisie dans ce type d’activités est la personnification des objets et concepts : par exemple des dialogues entre des bactéries agrandies dans un laboratoire (Bactéries, à la Cité des Sciences et de l’Industrie – CSI –, ou encore un personnage « atome » qui va entrer dans la résistance métallique (Chaud dedans ou Joule, CSI), ou bien des personnages « Aimants » pour montrer le comportement d’aimants puis le fonctionnement du moteur électrique (Le moteur vous joue des tours » ou « Moteur », CSI). La table ronde des JRE 2018 a justement mis en discussion les deux concepts « théâtre de sciences » et « animation spectaclisée ». Les termes « spectaclisation » et « spectaclisée » (pour une animation) sont des néologismes proposés par Raichvarg (1993a) et faisaient initialement référence aux conférences données par les scientifiques, qui étaient plus proches du spectacle que des présentations magistrales habituelles. Ultérieurement, le terme a été repris dans les expositions à caractère scientifique, comme à la Cité des sciences et de l’industrie ou lors d’événements scientifiques comme la Fête de la science. Il a également été repris dans le cadre d’activités scolaires, notamment l’activité présentée à la fin de cet ouvrage, ou encore dans le témoignage de Taquet, Martinez et Taquet (2021). ÉDITORIAL : THÉÂTRE DE SCIENCES OU ANIMATION SPECTACLISÉE
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