141 Mona : Et aussi un autre pour les chansons, pour l’alphabet… Vaimiti : Un pour les couleurs ? Zoé : Oui ! Et encore des centaines, des milliers d’autres ! Tout ce que tu connais et tout ce que tu vas apprendre de nouveau est inscrit dans ces livres. Par exemple, quand l’amygdale reconnaît une image que tu as déjà vue, elle va chercher le livre où cette image a été inscrite. Mais, quand elle ne connaît pas cette image, elle ouvre un nouveau livre. Donc quand tu vois ta mère, l’amygdale va chercher le livre de Maman et elle l’ouvre. Et comme cette image de ta mère te fait plaisir, parce que Maman te faisait des câlins quand tu étais toute petite, l’image de Maman se dirige alors vers l’hypothalamus. C’est lui qui contrôle ce qu’on appelle le système nerveux autonome. C’est la télécommande de ton rythme cardiaque c’est-à-dire tes battements de ton cœur (Zoé prend la main de Vaimiti et la pose sur son cœur), du rythme de ta respiration et de ta température corporelle… Quand tu vois ta mère, en fait tu te rappelles les câlins et les jeux, tous les moments agréables que tu as passés avec elle, ça te fait plaisir, alors l’hypothalamus va te faire ressentir le plaisir de voir Maman. Ton cœur va battre plus vite, tu vas ouvrir grand les yeux, tu vas sourire, tu vas donc exprimer de la joie. Max : Ben alors, les filles ! Cela fait bien dix minutes que je vous attends, moi ! Vaimiti : Papa ! Encore un moment, s’il te plaît ! Zoé nous expliquait comment ça marche les émotions. Mona : (elle présente son compagnon Zoé tandis que les figurants rangent leur affaires et quittent la salle) Zoé, voici Max, le père de Vaimiti. Max, je te présente Zoé. Zoé : (elle se lève pour saluer Max) Enchantée, Max ! Max : Enchanté, Zoé ! Alors comme ça vous parliez des émotions ? Vaimiti : Oui, on a tous des émotions ! En gros, j’ai compris que (elle sourit maintenant) si je pleurais à cause d’un gars pas si sympathique, c’est à cause de mon système para- sympathique. Que je n’avais qu’à le renvoyer dans les limbes d’où il vient pour éviter qu’il ne perturbe mon système limbique, et qu’en regagnant ainsi en autonomie, puisqu’il ne sera plus là à surveiller tout ce que je fais comme il le faisait... Cela reposera mon système nerveux autonome de quelques émotions négatives ! Et tout ça, c’est plus ou moins compliqué à gérer ! Mona : Ah ben, voilà ! Contente de voir que tu as retrouvé ton sens de l’humour ! Ce garçon ne vaut pas la peine de te mettre dans un état pareil. Max : Euh… J’ai pas tout suivi là… Mais tu m’expliqueras de quoi – et surtout de qui ? – tu parles… Ce soir à la maison… Mais tu dis vrai, c’est déjà un peu compliqué de gérer ses émotions, alors gérer celles des autres… C’est encore plus compliqué ! (il adresse un clin d’œil complice Mona.) Zoé : Mais c’est important. Parce que les émotions ont des conséquences sur le cerveau. Max : Ah bon ? Zoé : Les chercheurs spécialisés en neuroscience affective nous apprennent que quand les adultes sont durs et rigides, les enfants deviennent agressifs et anxieux. Ils sont déprimés... et adultes, ils pourraient même, selon ces chercheurs, devenir dépendants a la drogue et a l’alcool à cause de cette déprime dans l’enfance ! Les chercheurs pensent même que la majorité́ des problèmes psychologiques sont dus au fait de n’avoir pas avoir autour de soi des adultes compréhensifs, des adultes empathiques, bienveillants, soutenants... Max : Et comment ils démontrent ça ?
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