35 To’e : Tu pourrais commencer par t’observer toi, regarder par toi-même de quoi nous sommes composés. Il s’agit d’étudier le corps d’un être vivant, c’est ce que les scientifiques appellent l’anatomie. Donc, à présent, ouvre grand tes yeux et observe bien ton corps. Anécia : (elle examine une une chaque partie de son corps/costume) D’accord. Alors je peux voir qu’on est long, fin... (Anécia saisit le bas de son costume de ver de terre, l’observe avec attention puis se met le manipuler énergiquement pour le faire tournoyer) ... Et on peut bouger dans tous les sens. To’e : Oui ! Rappelle-toi : je t’ai expliqué que nous sommes des animaux longiformes, c’est à dire que nous possédons un corps très allongé. Quant à notre souplesse, elle vient du fait que nous sommes des invertébrés : en effet, nous n’avons pas de squelette. Anécia : (examinant toujours le bas de son costume de ver de terre) Pas de squelette ? et pourquoi on a plein de plis comme ça, ce n’est pas très joli, je trouve que ça me boudine un peu non ? Et puis qu’est-ce que c’est « annélide » ? To’e : (montrant les anneaux de son costume de ver de terre) C’est une catégorie d’animaux longiformes. Regarde bien : en réalité nous sommes constitués d’une succession d’anneaux. Et chaque anneau est composé d’un muscle longitudinal et d’un muscle circulaire qui, lorsqu’ils se contractent chacun à leur tour nous permettent d’avancer. C’est ce que l’on appelle le mouvement péristaltique. Anécia : (découvrant les “poils” de son costume de ver de terre) Et ça, qu’est-ce que c’est ? On dirait des poils. To’e : (examinant de près les « poils » de son costume de ver de terre) Des poils ! Quelle drôle d’idée. C’est vrai que ça y ressemble. Cependant, le terme scientifique est “soie”. On en possède quatre par anneau. Cela nous est très utile pour nous déplacer, car les soies nous permettent de nous accrocher aux différentes matières qui nous entourent. Regarde comment je fais : comme cela (il mime un dépla- cement en utilisant ses soies pour s’accrocher.) Anécia : Donc on ne peut pas dire de nous que nous sommes « nus comme un ver » en fait ? To’e : Et non, nous ne sommes pas totalement nus, car nous possédons des soies. Bravo ! tu commences à tirer tes propres conclusions. Je suis fier de toi. Anécia : (intriguée par la présence d’un bourrelet sur le costume de ver de terre de To’e) Eh mais... Comment ça se fait que tu as un bourrelet ici et moi pas ? (cherchant un bourrelet sur son propre costume de ver de terre) Ce n’est pas juste, j’en veux un aussi ! To’e : Tu parles du clitellum ? (montrant son bourrelet) T’en fais pas, il n’y a rien de plus normal. Ça veut simplement dire que je suis un adulte et pas un petit vermisseau comme toi. Anécia : (vexée) Hé, je suis pas un vermisseau ! (se met bouder.) To’e : Du calme, du calme ! Un jour toi aussi tu en auras un et ce jour-là, tu pourras avoir des petits vermisseaux. Par ailleurs, sache que nous les vers de terre, nous sommes des hermaphrodites… Anécia : (admirative) Des hermaphrodites ? Comme la déesse grecque ? C’est cool ! To’e : Non ! La déesse grecque s’appelle Aphrodite. C’est la déesse de l’Amour et de la Beauté. Moi je t’ai dit « hermaphrodite ». Cela veut dire que nous sommes à la fois mâle et femelle ! Anécia : (surprise) Ah bon, donc tu es aussi ma grande sœur ?
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