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85 Recrue n° 2 : Pardon, mon Capitaine. Si. Finalement, j’ai aussi une question. Quels sont les obstacles que nous sommes susceptibles de rencontrer au cours de la mission ? Capitaine Max : Excellente question ! J’y arrivais (il tourne les pages du paperboard pour découvrir le schéma illustrant les divers moyens de lutter contre les moustiques.) Outre les obstacles habituels que vous rencontrerez en vol parmi lesquels les lézards et autres créatures qui sont nos prédateurs habituels, vous devrez vous méfier et repérer l’ensemble des dispositifs déployés par l’ennemi pour se défendre. - Les moustiquaires ! C’est une sacrée galère quand on se retrouve piégé là-dedans. Croyez-moi j’en ai fait la cruelle expérience. Ne foncez pas tête baissée sur l’ennemi. Elle est difficile à repérer dans certains cas cette fichue moustiquaire ! Prenez le temps de considérer si elle ne présente pas des voies d’accès, des brèches d’usure par lesquelles vous pourrez passer sans encombre pour atteindre votre cible et repartir ensuite par le même chemin. Ayez une vision d’ensemble du terrain. - Les répulsifs ! Certains n’ont qu’une odeur désagréable et vous laisseront sur la langue un arrière-goût écœurant de citronnelle ou de monoï… À vous de jouer : ce n’est qu’une question de courage pour surmonter son dégoût ! Mais d’autres substances chimiques ont un effet toxique mortel et je vous déconseille formellement de piquer dans ces conditions insecticides. Passez votre chemin. Notez bien que vous pouvez rencontrer des moustiquaires traitées au répulsif ou à l’insecticide chimique. L’ennemi ne recule devant rien tout de même ! - Pour les tortillons ! Prenez garde au sens du vent ! Cela vous évitera de vous retrouver aveuglés et piégés dans un nuage de fumée toxique. - Enfin, pour ce qui est des vêtements à manches longues et pantalons : pas impossible de piquer au travers pour les plus costauds (il s’adresse Recrue n° 2) et même (il s’adresse alors Recrue n° 1) les plus motivés. Mais il peut aussi y avoir répulsif sur les vêtements comme sur la peau. Visez de préférence les pieds nus ou les chevilles ! La peau est fine à cet endroit et l’ennemi aura plus de mal à vous détecter que si vous attaquez le visage ou les mains. Dans tous les cas, ayez en mémoire que votre réserve de carburant détermine votre autonomie de vol pour un trajet aller-retour matinal, objectif cible/retour à la base. Vous prendrez ensuite un peu de repos jusqu’à la mission du crépuscule. C’est que ça rigole pas chez nous. On opère deux à trois missions par jour 7 jours sur 7 – une à l’aube et une autre au crépuscule c’est un minimum – ajoutez une troisième en après-midi. Si les conditions météo avec faible force du vent le permettent, on remet ça... Donc je disais… ah oui le rayon de portée…vous avez bien potassé le manuel je suppose ? Quel est votre périmètre de vol, Aedes ? Recrue n° 1 : 400 mètres… mon Capitaine ! Pour une durée de vie de 2 à 3 semaines. Capitaine Max : Et vous, Tigre ? Votre périmètre ? Recrue n° 2 : Heuh… 100 mètres en moyenne, mon Capitaine… Max 150 mètres… MAIS ma durée de vie est de 6 à 8 semaines ! (Le jeu de rivalité entre les recrues se poursuit. Recrue n° 2 marque une pause, l’air très satisfait.)

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