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48 Annexe 1 – Pahu et Vivo PAHU et VIVO Instruments de musique traditionnels En Polynésie orientale, il existait autrefois différents types de pahu ou tambours à membrane unique. Naturellement présents dans la nature (une racine aérienne de bois de mape, le creux d’une roche), les pahu étaient taillés d’une seule pièce dans une section de tronc d’arbre et se composaient d’une caisse de résonance évidée et d’une base ajourée constituant un piédestal également évidé et de hauteur variable. La membrane faite d’une peau de requin séchée, le plus souvent battue avec les mains nues, était fixée par des cordes de tension et des ligatures en bourre de coco tressée. Hormis les divertissements ou ’ārearea et les ’upa’upa ou festivités de danses et de chants où il avait une place dominante avec le vivo, le pahu rythmait et scandait la vie communautaire sociale, religieuse et politique des polynésiens d’antan. Ainsi était-il frappé durant les cérémonies importantes sur les marae où en présence des dieux, sacralisant les décisions importantes et notifiant leur exécution. Nous distinguerons : - te pahu a te ari’i, le tambour du Chef, porte-voix de son prestige ou mana, de ses décisions, de ses hauts faits ; - te pahu rutu roa, littéralement le tambour frappé à l’extrême: il s’agissait d’un tambour réservé aux prêtres, symbole d’obédience sacrée ; - te hau pahu nui, le tambour prestigieux de l’Alliance, messager de vie, d’unité fédérée des peuples mā’ohi. L’appellation générale de vivo désignait une flûte nasale. L’instrument était taillé dans une section de bambou fermée sur un côté par un nœud du bambou, l’autre extrémité étant sectionnée et libre. Il comportait généralement quatre trous dont un proche du nœud. Le musicien le tenait obliquement vers le bas et de côté. Le joueur de vivo plaçait un pouce sur une narine, l’autre envoyant un léger souffle d’air dans le trou le plus proche de l’extrémité fermée. La qualité du son dépendait d’un jeu nasal où la narine libre ainsi que le visage du musicien adoptait des positions diverses, de même une certaine distance par rapport au trou devait être mesurée. Le son du vivo est éthéré, il peut être plaintif et lancinant, langoureux et envoûtant, profond et évocateur de sentiments intérieurs. Le doux son de ses harmonies enchantait le voyageur solitaire. Orchestré par un illustre arioi, le joueur de vivo accompagnait, ponctuait les gestes, les pas, les chants, les discours et poèmes du grand Théâtre de la vie quotidienne du mā’ohi. Vairea TEISSIER

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